Succession est une série que j’ai découverte à travers la lecture d’un article qui lui était consacré dans la revue Première. La critique qui en était faite était plutôt élogieuse. Les thématiques sur lesquelles semblaient s’appuyer sa trame ont attisé ma curiosité. Etant en période de congé, j’ai décidé de me plonger dans la première saison de cette histoire de famille a priori relativement complexe.
L’intrigue se construit autour de la famille Roy. Elle se compose de Logan, le patriarche, et ses quatre enfants : Connor, Kendall, Roman et Siobhan. Logan est à la tête d’un des plus gros conglomérats de médias au monde. Comme le titre de la série l’indique, l’heure de la succession approche. Cela offre un terrain particulièrement propice à la mise en place d’une guerre où tous les coups sont permis…
Dès le premier épisode, les jalons de l’ambiance familiale sont posés. L’harmonie semble être un concept peu à la mode chez les Roy. Les rancœurs apparaissent nombreuses et les relations complexes voire malsaines. Je pense qu’un thérapeute spécialisé pourrait conclure à une structure quelque peu dysfonctionnelle qui aurait quelques nœuds à défaire. Sans nous donner toutes les clés, les auteurs arrivent assez rapidement à nous présenter les différents membres de cette communauté dont nous allons suivre les pérégrinations durant une dizaine d’épisodes.
A tout seigneur tout honneur, le premier protagoniste que je vais évoquer est incarné par le brillant Brian Cox : Logan. Il s’agit d’un prédateur tant dans le monde des affaires que dans sa propre famille. La crainte qu’il inspire à ceux qui le côtoient transpire de l’écran. Il arriverait même à faire baisser les yeux du spectateur ! Dès les premières scènes, on comprend à qui nous avons affaire. Il m’a inspiré une forme de respect dû au charisme qu’il dégage. Par contre, aucune sympathie à son égard ne l’accompagne tant son comportement s’avère tyrannique. L’écriture de ce personnage est une belle réussite scénaristique car il ne peut pas laisser indifférent !
Les quatre enfants possèdent également chacun une personnalité propre. Chacun est finalement très différent leur construction n’est pas manichéenne. Le premier sentiment à l’égard ce petit monde est qu’ils sont tous pourris et qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Mais au fur et à mesure du déroulement de l’histoire, on va voir naître une affection particulière pour chacun. Evidemment, certains nous toucheront plus que d’autres mais aucun ne nous laissera indifférent. Je trouve la performance narrative assez impressionnante sur ce plan. En effet, offrir de la place à ce type de sentiments dans ce panier de crabes taille XXL n’est pas chose aisée !
Concernant l’intrigue en elle-même, je la trouve plutôt captivante. Chaque épisode s’est avéré passionnant en offrant une montée dramatique tout au long de son déroulement. Le dénouement de chacun d’entre eux est toujours réussi et alimente en permanence l’envie de connaître la suite. Le dosage des rebondissements est bon. On est en permanence habité par une tension dû à l’appréhension des événements à venir tant on est pris par l’histoire. Mais à aucun moment, les auteurs ne tombent dans des choses excessives et caricaturales. La mise en scène s’avère également originale et offre une vraie identité à la série.
Pour conclure, je ne regrette pas mon immersion dans cette guerre de succession. Elle m’a passionné dès les premières minutes et cet attrait m’a accompagné jusqu’à la dernière image du dernier épisode qui me fait attendre avec impatience la prochaine saison. Il s’agit, à mes yeux, d’une série de qualité que je conseille vivement aux adeptes de coups tordus, de personnalités torturées et de manipulation familiale et économique. Bref, tout un programme !