Non ce tome n'est pas mauvais, il fallait simplement ne pas trop miser sur une conclusion d'intellectuelle.
Oui, Arleston use d'un deus ex machina, quoi qu'il l'avait subtilement préparé comme on s'en rend compte après relecture.
Oui, c'est d'une naïveté charmante. Et pourquoi pas? Toc!
Ce long cycle d'Ythaq a depuis le début les mêmes qualités et défauts. Le lecteur suit des personnages stéréotypés, enfermés depuis les premières pages du tome 1 dans un schéma dont Arleston ne parviendra jamais vraiment à les extirper - usant tout au plus de la technique un pas en avant, deux pas en arrière. Mais si l'on prend plaisir à enchaîner leurs péripéties globalement moyennes, c'est par la richesse du monde développé par l'auteur et le graphisme honorable de Floch, sublimé par une colorisation hors norme. Bien sûr, il y aura eu des hauts: le tome 5 avec ce siège du vaisseau et surtout sa prise par Khengis marquante. Il y aura eu des bas: les tomes 6 et 7 en-dessous. Mais Arleston aura toujours maintenu le cap en se concentrant sur une histoire générale réfléchie, qui aura eu son lot de mystères et de révélations choques.
Il ne fallait pas voir dans les débuts nébuleux un chef d'oeuvre scénaristique caché, on évitait ainsi une trop grande déception. Ce cycle me rappelle énormément la série Lost mais qui, elle, s'était justement perdue dans un scénario trop gros pour elle, trop démesuré, et à l'arrivée qui s'est effondré.
Ythaq aurait pu être meilleur, le potentiel des méchants comme Dhokas ou Khengis a été trop peu exploité à mon goût, Arleston préférant remettre un Magohamot version maléfique. Mais cette série garde un relatif charme, elle est plutôt bonne et demeure un transgenre réussi entre deux thèmes qui me sont chers: la science-fiction et la fantaisie.
Note générale (premier cycle): 7/10
Remarques divers sur le tome 9 en particulier: Floch se lâche complètement sur de larges cases et ça fait plaisir. Parmi les personnages des militaires, le lieutenant Plyske aura connu une évolution très intéressante en seulement deux tomes. Krurgor est hilarant à de nombreuses reprises. On découvre de nouvelles races et parties du monde. Du coup le tome est totalement au niveau, son bashing ne vient que d'une déception sur l'ensemble du cycle et d'une facilité scénaristique mal acceptée par certains.