Riad tue le père !
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Curieux ouvrage que cet « Amour sans peine » de François Ayroles. À travers un large panel de personnages, l’auteur se propose d’étudier l’amour sous toutes ses coutures. Et comme l’annonce le double sens du titre, l’idée est avant tout d’éviter l’échec et la souffrance liés au chagrin d’amour. Bienvenu dans une vision analytique de ce noble sentiment ! Le tout est publié à l’Association, dans la collection Espôlette et pèse pas moins de 172 pages.
François Ayroles produit une sorte d’essai avec cet « Amour sans peine ». Mais en décidant d’utiliser une galerie de personnages pour exprimer les réflexions, c’est avant tout un ouvrage très drôle qui nous est proposé. Ainsi, on sourit devant l’absurde analyse qui est faite de l’amour. On retrouve un professeur expliquant à une classe ses différentes ruptures pour appuyer son propos. Ou deux culturistes décidant d’étudier l’amour et discutant de leurs avancées respectives. Ou encore ce jeune homme, pris de plein fouet dans un coup de foudre. Et ses copains lui disent « je t’avais bien dit de faire attention ! »
Si le côté analytique pourrait être fatigant, Ayroles utilise les personnages pour varier le propos et alléger l’ensemble. On pense à ce couple où l’homme essaye de ne plus aimer sa femme, cette dernière l’encourageant dans ce sens. Complètement improbable ! Et pourtant ça marche. Cette étude à froid d’un sentiment plutôt chaud crée un décalage qui fait toute la force de l’ouvrage.
En soit, le livre se dévore, rythmé par des séquences qui, en moyenne, font deux ou trois pages. On sourit souvent face à l’absurde des propos. Les chutes sont notamment très réussies, ponctuant chaque scène d’un décalage réussi.
Le dessin de François Ayroles ne peut pas vraiment impressionner vu les situations présentées. Il parvient cependant à créer une belle galerie de personnages, avec un trait vivant et agréable. Et par quelques belles idées et variations, l’ouvrage est bien plus riche qu’il n’y paraît. Le dessin en noir et blanc est suffisamment riche pour ne pas nécessiter de couleur. Un travail simple, mais abouti, qui accompagne parfaitement les textes.
Cet « Amour sans peine », par son décalage constant et son ton absurde, est une réussite. On a tout dit sur l’amour, mais François Ayroles apporte un regard neuf et arrive à soutenir cette analyse à froid sur 170 pages. Du beau travail !
Créée
le 5 août 2016
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