Quel point commun peut-il y avoir entre une chronique médiévale, H.G. Wells, l'explosion de Toungouska et Verdun? C'est l'énigme à laquelle est confronté le professeur Challenger et les protagonistes de ce premier tome de La Grande Guerre des mondes. Indice: le titre contient un spoiler.
On a donc un objet extra-terrestre qui surgit du sol, entre les lignes françaises et allemandes, lors de la bataille de Verdun, qui met en place un champ de force capable de résister aux plus gros obus des belligérants et qui envoie un signal vers Mars – signal qui reçoit pour réponse l'envoi de multiples vaisseaux vers la Terre.
La trame est intéressante: comme son titre l'indique, elle relie la Guerre des Mondes de Wells à la Première Guerre mondiale, mais aussi à l'événement de la Toungouska – et aussi à l'époque moderne, si on en juge par une première planche qui, retrospectivement, apparaît un peu comme un cheveu sur la soupe.
Bien évidemment, les personnes familières avec les classiques de l'uchronie vont immédiatement penser à la série Worldwar, de Harry Turtledove. Il y a cependant quelques différences, comme le fait que les envahisseurs ne semblent pas avoir de plan concret, que les Terriens semblent plus en retard sur les technologies extra-terrestres, mais qu'on n'a pas non plus affaire à des alliés franchement détestables, genre les Nazis.
Le scénario est signé de Richard D. Nolane, à qui on doit la série Wunderwaffen – que j'ai d'ailleurs fini par abandonner, mais celle-ci semble partir sous de meilleurs auspices. Le dessin est de Zeljko Vladetic et ne me convainc par contre pas totalement, dans son style "franco-belge sérieux", pas mauvais, mais un peu statique et avec un encrage très sombre.
Ce premier tome, intitulé La chose sous les tranchées, est une mise en place intéressante, mais j'attends de voir comment l'histoire en elle-même va se déployer. En l'état, elle est plutôt réussie et je vous recommande d'y jeter un coup d'œil.