Nouveau cycle, mais mêmes ingrédients...

Après un premier cycle somme toute intéressant malgré un cruel manque de fraîcheur (outre quelques éléments sympathiques), le sixième tome de la série Marlysa poursuit l'aventure de cette héroïne avec La Femme-vie, prenant place dans un second cycle nommé Le Cycle de l’Épée. A la barre, on retrouve de nouveau Jean-Charles Gaudin au scénario et Jean-Pierre Danard au dessin.
D'autant plus que, après un premier cycle assez moyen, on peut se dire que de l'eau a coulé sous les ponts et que des améliorations ont été prévues. Sauf que... Pas tout à fait.

Marlysa poursuit son chemin, participant à des tournois pour asseoir sa réputation de duelliste. A l'un d'entre eux, elle fait la rencontre d'une étrange vieille femme qui semble rajeunir de jour en jour.
Pas plus de spoil !

Tout d'abord, mettons en lumière les changements, qui ne sont pas très nombreux en réalité. Premièrement, la narration change. Alors, je parle de la narration interne à la bande-dessinée : dans le premier cycle, on avait la vision de l'aventure du point de vue de l'un des compagnons de Marlysa, ce qui - mine de rien - apportait une certaine fraîcheur, profondeur au premier cycle. Ici, on laisse complètement tomber ce principe pour revenir à quelque chose de plus lisse, de plus habituel pour ce genre. En soi, ce n'est pas un problème mais c'est un changement qui retenir pas mal de choses. Et enfin, deuxièmement, le scénario. Il faut avouer que l'idée d'une "femme-vie" est assez intéressante.
Le problème, et l'on entre dans ce qui n'a pas tellement changer depuis Le Cycle des Origines, c'est qu'on reste sur du superficiel. L'histoire est sympa mais elle demeure pas assez travaillée, exploitée pour que l'on soit totalement happé par cette dernière et ce qui n'aide en rien, c'est le tempo du scénario. Une fois de plus, c'est bien trop rapide ! En moins de 50 pages, on nous fait vivre un peu moins d'une semaine d'aventure. Alors certes, on ne peut pas avoir de l'action h24 mais tout de même ! Un peu d'équilibrage... J'ai l'impression que l'auteur a eu zéro retour et qu'il continue sur sa lancée, logique pour lui. Mais voilà le véritable problème : on a les mêmes problèmes que pour les tomes précédents et c'est franchement dommage quand on voit que les histoires se veulent un tant soit peu originales.

Pour les personnages, on retrouve bien évidemment Marlysa au détriment de tous ses compagnons du premier cycle qui ont complètement disparu. Ce qui n'empêche pas de découvrir de nouvelles facettes à cette héroïne qui semble cacher encore bien des choses, dont son visage (certes, on a eu un aperçu via sa sœur de la marque qu'elle porte sur le visage mais on ne l'a pas vu directement). Autrement, on demeure sur un schéma classique de protagonistes secondaires "brillamment" exploités, ce qui peut satisfaire certains lecteurs.

Pour la qualité graphique, on reste sur du tout bonnement correct avec cette même empreinte que pour le dernier tome du premier cycle, bien plus belle et plus vivante. Reste que les blessures ont toujours ce rendu un peu grossier.

La Femme-vie ne propose presque rien de neuf et annonce très probablement un nouveau cycle placé sous le signe du non progrès. Ça ne veut en aucun cas dire que le divertissement n'est pas au rendez-vous mais juste que l'on va encore avoir des problèmes de compréhension ou des ressentis de déroulement d'intrigue beaucoup rapide. Quoi qu'il en soit, cette série, tout comme ce tome, demeure appréciable et divertissant, dans le strict minimum et ce, malgré un potentiel bien plus important.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !