La Nuit du massacre - Punisher : Cercle de Sang, tome 1 par aaapoumbapoum
Publié en France en 1989 par comics USA, il est le 15e album de leur collection « Super-héros ». Ce titre se fait très discret. En cause ? Surement sa couverture un peu trop rétro qui a du mal à réveiller la flamme du massacre dans l’œil de l’amateur des Punisher de Dillon/Ennis. Pourtant cet album, qui est le premier du triptyque Blood circle , représente un pas important dans la carrière du punisseur.
En effet, le cercle de sang est la toute première mini-série offrant la place de personnage principal au Punisher. Il avait bien fait quelques apparitions auparavant (ne serait-ce que pour tenter de dessouder Spider-man en 1974) mais jusqu’en 1986, date de parution américaine, il n’était bien qu’un personnage secondaire (quoi que pressenti pour un plus grand rôle depuis fort longtemps).
L’entrée en matière est rude pour le personnage comme pour le lecteur qui découvrait alors probablement le Punisher à l'époque. Enfermés à Ryker’s, la tête embrumée et les poches vides de tout leur arsenal habituel, lecteur et héros tentent de reprendre pied et de saisir toute l’ampleur de la situation alors qu’ils sont jeté sans ménagement en plein milieu d’une intrigue qui se révélera ensuite par petites touches efficaces. Étonnamment, pas de dilemme moral pour le Punisher malgré des alliances contre nature. Il sait ce qu’il fait. Être coincé avec les malfrats qu’il prend plaisir à abattre habituellement n’est pas source de doute: il doit sortir à tout prix de prison. Pour ce faire, il utilisera tous les « moyens » à sa disposition. Et si des prisonniers s’échappent avec lui, ils tomberont bien entendu dans le cadre de sa répression musclée. Il ne réfléchit pas sur le système carcéral et sa potentielle force de pénitence mais suggère en creux que la prison est un lieu suffisamment contraignant et limitant pour qu’il n’ait pas à y agir comme à l’accoutumée.
Vous retrouverez dans cette aventure quelques clichés mais découvrirez dans la foulée que de vieilles ficelles peuvent parfois éveiller la meilleure des scènes.
Les postures dessinées par Mike Zeck sont un peu raides et il leur arrive d’en devenir très drôles mais à l’inverse, certains effets de mise en scène sont très marquants et quelques cases révèlent un coup de plume intéressant. Le Punisher oscille durant tout l’album entre l’allure thoracique d’un Schwarzenegger et le visage plus allongé d’un Nicolas Cage, ce qui, rajouté à quelques expressions faciales un peu gueulardes fait tanguer l’aura du personnage d’aventurier mouillé dans de sales combines à salopard judge dreddien.
Alecs Bapoum