La Planète des singes, tome 1 par Gatcha
Année 2680. La Terre a bien changé depuis l’apparition des premiers singes montrant des signes d’intelligence. Ceux-ci ont désormais pris le dessus sur les Humains, réduits à l’état de sous-espèce et de main d’œuvre. Pourtant, une paix précaire et fragile a succédé à des années de guerres. En digne héritier de César, au cœur de la cité de Mak, le vieil Archonte a uni les deux races, malgré l’opposition des siens et les rancœurs tenaces. Aussi, lorsqu’un assassin humain l’abat froidement, l’entente vole en éclats. Alaya, petite-fille du sage, ordonne une enquête dans le quartier des suspects, faisant même sortir de prison un gorille violent enfermé depuis la dernière guerre. Sulli, une Humaine élevée par l’Archonte avec Alaya, tente de la raisonner et de comprendre qui avait intérêt à rompre la paix. Leur avenir dépend des décisions qui seront prises dans l’émotion…
En relançant la franchise en bande dessinée, le scénariste Daryl Gregory parvient à trouver un angle original et très peu exploité. Il évite une nouvelle relecture des origines (vue deux fois au cinéma, dont une très récemment) ou du roman de Pierre Boulle qui a inspiré la version culte de Franklin J. Schaffner en 1968, puis celle de Tim Burton en 2001. Pour cela, il place son récit entre les deux époques, au moment où les Singes et les Humains cohabitaient encore de façon naturelle. En cela, il écrit presque la suite du dernier film de la première saga, La Bataille de la planète des Singes. Son univers est ainsi exempt de toute technologie, revenant à un âge quasi médiéval, comme l’atteste la (re)découverte d’une arme automatique. Une très belle idée qui donne tout son intérêt à cette série en trois tomes, puisque le conflit oppose deux cultures d’égale valeur. Pour dépeindre ce futur plus qu’inquiétant, le dessinateur brésilien Carlos Magno fait preuve d’une belle maitrise dans les traits des singes. Gorilles, orang-outans, chimpanzés, tous doivent avoir un style et une allure différents, ce qu’il parvient à retranscrire assez clairement. Les couleurs de Nolan Woodard, à partir du deuxième chapitre, contribuent à créer une ambiance froide et guerrière qui rend l’ensemble cohérent.
Un aspect inédit et inattendu de la saga !