C'est de tourner au classique :)
Et c'est dommage parce que c'est exactement ce qui se passe dans cet album. Baroque, il l'est assurément, écrit et découpé à la manière d'un drame théâtrale avec ses personnages grandiloquents et ses décors architecturaux complexes.
Et pourtant, passé l'introduction aguicheuse, le soufflet retombe et s'épuise à attiser les quelques braises d'un Arleston en manque cruelle d'inspiration. Reprenant une structure de récit maintes fois lues dans ses précédentes histoires, tentant de ci de là un bon mot qui parfois arrache un sourire, le maître es fantasy de la bd européenne, pas aidé par ses acolytes, peine à trouver une dynamique qui prenne.
Dimat (la dessinatrice) ouvre pourtant sur quelques jolies planches prometteuses mais se perd bien vite dans un travail inégal. Certaines cases sont très belles mais ne font que renforcer la laideur de bon nombres d'autres et surtout de l'énorme manque de profondeur et de décors que Florence Torta peine à cacher en couleur. Un grand nombre d'entre elles n'ayant pour décor qu'un fond coloré bi-ton digne d'un statut facebook. Plus on avance dans l'album et plus on sent le poids de la deadline de l'éditeur qui pesait sur les épaules et a fait trembler les petites mains aux commandes. Drakoo est un nouveau label chez Bamboo...je suppose qu'il faut vite remplir le catalogue...
Au final, on se retrouve avec un album pas complétement mauvais mais très en dessous de la sexytude affichée et surtout d'inégalités parfois tellement flagrantes qu'elles en deviennent gênantes à la lecture. La maquette de la couverture annonçait un joli feu d'artifice, malheureusement passé les premières minutes plein les mirettes, le reste tient du pétard mouillé.