Il y a quelques années, je tombe dans une braderie sur cette BD. Persuadée que je l'avais lue - il y a fort longtemps - dans Okapi, mais aussi que je l'avais adorée, je me précipite pour l'acheter (d’autant que c'était pas cher). Un enivrant sentiment de nostalgie s'empare alors de moi, promesse de plongée délicieuse dans un passé à jamais révolu (et par ailleurs détesté, mais passons). Alors, en fait, quand j'y pense, la bande dessinée en question a été publiée en 1985, date à laquelle j'ai commencé à écouter The Cure - ben oui, 1985, c'est aussi la sortie de The head on the door. A cette époque-là, je ne lisais plus Okapi depuis un bout de temps. Du coup, d'où est-ce que je sortais cette idée que je l'avais lue et adorée ? Je ne sais pas trop. Vous me direz qu'on s'en fiche et que cette critique tarde à prendre son envol. Ne vous plaignez pas trop : lorsqu'elle débutera, c'est là que vous aurez envie de pleurer.


Donc, non seulement j'étais persuadée d'avoir lu l'album de La nuit des archées dans ma jeunesse, mais aussi de l'avoir relu après l’avoir acheté. Quelle erreur ! En fait, j'avais dû vaguement le feuilleter et le laisser végéter dans un coin. Donc hier, je me dis, je sais pas trop pourquoi, que je vais le relire. Chose dire, chose faite. Ici commence la critique.


Alors c'est l'histoire d'un jeune prince phénicien appelé Myrios et de sa sœur Anaëlle (mais en fait ils ne sont pas frère et sœur, ce qui tombe bien, car ils sont amoureux) qui partent chercher une cargaison d'étain dans une ville qui se situe à l'ouest de l'Espagne et dont on sait pas trop ce qu'elle est ; en fait c'est l'Atlantide, si j'ai bien compris, sauf que l'Atlantide a disparu donc je sais pas trop comment la ville est toujours debout alors qu'elle a été engloutie. Les habitants ont l'air égyptiens, mais en fait c'est des Atlantes, mais en fait ils pratiquent la religion des Égyptiens, mais pas que, d'ailleurs ils font des sacrifices humains des fois, comme ça, pour s'amuser. Bon, bref on sait pas trop ce que font là ces gens, on sait pas trop ce que font là Myrios et Anaëlle (qui ont l'air d'avoir des pouvoirs mystérieux, mais on sait pas trop pourquoi non plus), on sait pas grand-chose, en fait, et en plus on nous enfume en mélangeant la légende de Seth et d'Osiris avec celle de l'Atlantide, donc bonjour pour les enfants qui veulent suivre. Je vois mal comment un jeune lecteur pourrait retirer quoi que ce soit, d'un point de vue pédagogique, de tout ça, vu que l'histoire antique est esquissée, que rien n'est expliqué. On ne comprend pratiquement rien.


Côté aventure, on sait pas bien non plus où on va, le scénario part dans tous les sens, la narration n'est pas maîtrisée, on ne sait pas quelle est la finalité de tout ça. Les dessins sont pas terribles (le dieu Seth a une tête de lapin gris à grand nez) et les couleurs... Je ne sais pas quelle mouche a piqué le dessinateur, mais on ne trouve quasiment que deux tonalités, le bleu et le jaune, pour un effet assez... disons assez moche. Alors une question s'impose : pourquoi, mais pourquoi ai-je fantasmé sur cette BD pendant de longues années ? Je crois que c'est parce que j'avais feuilleté l'album lorsqu'il a été publié, et que j'ai été mystifiée par l'héroïne qui se promenait avec le sein droit à l'air (ben oui, voir des nichons, dans Okapi, ça relevait de la subversion) et par la dernière case où les deux personnages s'apprêtent à s'embrasser (parce que malgré mon esprit subversif, j'étais aussi une grande sentimentale).

Cthulie-la-Mignonne
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Créée

le 9 mars 2016

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