Cette BD ne vous saisit pas tout de suite. L’auteur démarre son récit lentement et décrit l’enfance d’un petit garçon chilien né dans un quartier populaire. Sa vie est ponctuée par l’école, les copains et le divorce de ses parents. Rien de bien notable à un petit détail près : les « momios » comme on les appelle là-bas. Au Chili, dans les années 50, le peuple est sous le joug d’un gouvernement qui oppresse les classes populaires et nie les droits des minorités au profit d’une fange aisée.
Alors bien sûr, la tension monte. Les voix s’élèvent. Les groupes d’opinion s’organisent malgré les coups fourrés entre bandes rivales jusqu’à l’élection presque inespérée du président Allende. Et puis tout bascule. Les « rotos » ont encore une fois perdu. On y croit à peine alors que pourtant on connaissait la fin de l’histoire.
On mesure alors la noirceur de l’âme humaine. On comprend ce qu’est la soif du pouvoir. On a plus de doutes sur la corruption de certains hommes.