Où comment être calme et apaisé face à ses propres angoisses.
J'aime beaucoup cette bd qui a la force et la subtilité d'un album de Miles Davis.
Un des plaisirs de cette bd, immédiatement, à été l'intertextualité entre les bds de Chester Brown et de Joe Matt, dans lequel on voit Seth. On se dit que c'est le ciment du groupe, celui qui est le plus calme, le moins indécis... et au final, lorsqu'on lit "La vie est belle malgré tout" on sent qu'il est tout aussi névrosé, indécis amoureusement et inadapté socialement que les deux autres, au point que c'est cette fois-ci Chester Brown qui passe pour être le personnage stable et l'ami de bons conseils.
Seth à sa manière "bien à lui" d'être névrosé : là où un Joe Matt va passer par une détestation de lui-même et par une sorte de "montagnes russes émotionnelles" Seth va être tout en retenu. Au lieu d'angoisser face au vide de son existence et ses déceptions amoureuse, il se lance dans la collection de bd du "New Yorker" et tente de retracer la vie d'un caricaturiste, Kalo, totalement inconnu qu'on retrouve par-ci par là.
Le chemin de la vie suit son cours : on voit Seth se poser des questions sur sa nostalgie, sur lui-même, de ses renvois sans cesse à des cases de bd de son enfance, tout en essayant de retrouver des traces de la vie de ce caricaturiste oublié. Je me retrouve un peu en lui : Moi aussi j'ai passé une période de ma vie à collectionner un
un aussi "futile" en apparence que les bd érotiques des années 70 et à faire des recherches sur leurs auteurs. Moi aussi des cases de bds ou des passages de dessins animés de mon enfance me reviennent en tête afin d'illustrer certains événements de ma vie.
L'histoire se suit très bien et s'offre parfois de superbes respirations (comme cette suite de cases muettes traçant le fil d'un an et demi au travers de choses vues à l'extérieur.) Seth réussi le tour de force d'arriver à la fois a exprimer ses différentes angoisses face à la vie, tout en gardant un côté calme et apaisé.
De la bonne bd !