Cosmopolites : Engagez-vous !
Quand on pense BD, on pense généralement à crayon à papier et feutres, colorés en aval ou non. Alors automatiquement, quand un BD est faites avec de la peinture, elle attire l'oeil. Il arrive qu'on la referme, n'adhèrent pas au style, mais quand justement, on repart avec, on s'attend forcément à quelque chose de changeant.
Ici en tout cas, le titre aurait 2 fois moins d'impact sans son aspect graphique. Chaque page est une oeuvre d'art. Le jeu de lumière et les couleurs servent l'ambiance talentueusement travaillée : Fraiche et coloré dans les combats aériens, sombre et fouillis pendant les passages de guerre, illustrant le monde dans lequel le "Baron Rouge" Hans von Hammer, héros de l'aviation de la Première Guerre Mondiale, se renfermait dans ses excursions. Proche des élégants ballets aériens et du vent caressant sa peau , loin de l'odeur des charognes et du son de la chair se déchirant.
L'histoire raconte les visites d'un journaliste, vétéran de la Guerre du Vietnam, au Baron Rouge, du moins ce qu'il en reste. Le temps à fais son chemin, l'as des airs aussi, maintenant vieux, alité sur un lit d'hôpital. Malgré la différence d'âge, les 2 hommes sont identiques, rongés par la même hantise et culpabilité: Avoir tué ennemis et alliés, indirectement, mort au combat. Un seul constat possible : La guerre, c'est moche.
Parce que la guerre, c'est ça : Des êtres humains, habitant du monde avant tout, qui se tape dessus sans réellement savoir pourquoi. Finalement, le mec qu'on à en face de nous, c'est pas un monstre assoiffer de sang . Finalement, ce mec, c'est un mec comme moi. Lui aussi il préférerait boire un coup et discuter de tout et de rien. Tout ça, imagé dans une magnifique et surréaliste scène que celle du champ de bataille se transformant en bistro géant pour Noël, où l'égalité et la compassion remplacent les balles.
Voila. Comme l'a dit Michel Audiard : "A la guerre, on devrait toujours tuer les gens avant de les connaître". Un peu radical, mais l'idée est la même : Tous frère. Si seulement certains le savaient ...