"Tu forces le trait."
C'est en paraphrasant un des personnages secondaires que l'on peut résumer Le Linge sale.
En voulant montrer le désir de vengeance face à une France d'en bas caricaturée, l'auteur nous fait presque oublier le scénario original : Martino, agent commercial, écope de vingt ans de placard pour avoir tué par erreur un couple de tourtereaux, pensant assassiner sa Lucette qui le rendait cocu avec un rustre dans un motel miteux. Relâché pour bonne conduite, Martino est toujours obsédé par l'idée d'assouvir sa vengeance. Il retrouve son ex-compagne dans la cambrousse de Cholet. La Lucette a en effet refait sa vie avec son amant, refondant une famille, délaissant une vie confortable d'il y a vingt ans pour un taudis mal famé et un QI familial rasant les pâquerettes.
A force de trop exploiter la moelle du genre (la vendetta du mari jaloux) et les personnages (oui on a compris, ce sont des beaufs), l'histoire passe à côté de son sujet. Dommage. Car les trouvailles et les dialogues sont là, parfois.