Les albums de mini-histoires sont rarement des réussites. 7 histoires de Lucky Luke publié en 1974 était correct, La Corde du Pendu et autres histoires carrément sans intérêt, certaines histoires venaient non pas apporter un second souffle post-Goscinny, elles faisaient état d'un démontage en règle du perso et de son univers.
Alors ce Ranch maudit, bien, mauvais ? Bah mauvais.
Commencez par lire Le Flume qui est la moins pire des quatre histoires, cela donnera le ton.
Avec La Bonne Aventure, cette histoire est de Léturgie, auteur phare des Lucky Luke années 80 et 90 qui oscille entre le médiocre et le plutôt bon (Le Klondike plus tard). Ici c'est malheureusement décevant. Dans le flume il relate néanmoins un épisode de l'Ouest propre aux trappeurs et notamment son créateur Clément Ellsworth qui construisaient de longs cours d'eau artificiels pour faire circuler les buches de bois dans les forêts.
Mie à part cet éclairage historique, c'est très pauvre et loin des standards...et encore c'est la moins pire des quatre !
La Bonne Aventure relate deux escrocs qui se servent de la crédulité d'un village grâce à de la pseudo-voyance pour arnaquer les bonnes gens. C'est pauvre dans le dessin et dans le scénario on ne rigole quasi jamais.
Le Ranch Maudit et La Statue sont de Claude Guylouis, un auteur qui n'aura pas écrit d'histoires longues, tant mieux. Ces deux histoires sont complétement hors-sol de l'univers cohérent qui prévalait jusqu'alors.
Quelques exemples : une grand mère part acheter un ranch avec ses petits. Pas des petits garnements, graines de desperados, non trois taureaux qui sont ses "petits" et parcourent l'Ouest en train. Pour situer le niveau, avant de monter dans le train elle leur dit "on fait pipi avant de monter". L'histoire est de la même teneur, un faux prince des ténèbres et un gars qui s'est cru au safari. Bref à oublier.
Mais le pire est l'autre histoire avec Michelangelo junior qui va s'attaquer au Mont Rushmore avec Lucky Luke, Jolly Jumper et les Dalton. On est entre l'inintéressant et le pathétique.
Ah mince, il remettra le couvert dans des mini-histoires de L'Alibi un an plus tard...N'est pas Goscinny qui veut.