Ce qui est bien avec le (re)confinement, c'est que l'on peut se replonger dans des œuvres qui nous ont marqué, même récemment, sans que l'on ai vraiment eu le temps de leur accorder le temps qu'elles auraient méritées.
C'est précisément ce qui m'arrive avec Le Samourai Bambou, que j'ai lu il y a un peu plus d'un an, entre pauses ensoleillées dans les jardins de la capitale et trajets en métro durant lesquels cette lecture me coupait du brouhaha ambiant pour me perdre dans des déambulations édoesques des plus calmes.
C'est dire si le relire, sur un balcon baigné d'un soleil automnal, commençant cette relecture au son d'une merveille de reprise (https://www.youtube.com/watch?v=p9hRj4TzIfA), est un pur plaisir.
Avec ce premier tome, Matsumoto Taiyou prend le temps de nous habituer à cet Edo quotidien, baigné de légendes comme de ragots, les deux se mêlant parfois curieusement. Il n'y a pas à proprement parler d'histoire principale pour le moment, juste ce ronin rêveur de Soîchirô, s'extasiant sur l'habileté des oiseaux à éviter les conflits.
Le trait de Matsumoto est ici, après un Number 5 des plus denses, très léger, aérien, à la fois superbe et retenu, peut-être afin de ne pas faire d'ombre à la magnificence de certains des albums suivants. Jouant habilement avec l'image des samurais, et de la société japonaise de l'ère Edo, ce début pose les bases d'un univers entre folklore et loufoquerie, baigné tantôt de brume, tantôt de soleil, mais toujours de poésie...
Critique du tome 2 ici