Le dix-septième tome de Elfes nous plonge une nouvelle fois au cœur d'une aventure mettant en avant un Elfe sylvain, du moins en apparence. En effet, on a beau être dans la partie Elfe sylvain, on est bien plus proche de l'Elfe noir. Le Sang noir des Sylvains se focalise sur la métamorphose d'un "sylvain en noir".
Ilaw est un Elfe sylvain qui a toujours été... différent. A tel point qu'il est amené à abandonner son clan et à partir à la découverte du monde. A moins que ce ne soit pour fuir quelque chose...
Pas plus de spoil !
Ce tome a d'original qu'il se glisse dans la peau d'un Elfe destiné à devenir un Elfe noir mais qui ne souhaite pas subir le courroux du destin. Après, les plus mauvaises langues - sans qu'elles aient totalement tort - pourraient pointer les énormes similitudes entre les aventures de Ilaw et de Gaw'yn ; étant donné leur parcours proche si ce n'est que l'un ne désire pas tomber dans les limbes de Slurce alors que l'autre ne s'est guère posé de questions. De ce fait, et c'est en ça qu'il se démarque de l'évolution de Gaw'yn, Ilaw - avec ce tome - cherche ardemment à résister à l'appel du sang et du meurtre ; quand bien même nous sommes sur un sentier connu. Dans le fond, l'histoire est intéressante - éditions Soleil oblige - et le rapport que l'on entretient avec Ilaw ne cesse d'évoluer, au point de nous surprendre quand le dénouement touche à sa fin. Nous pourrons souligner que ce tome fait à merveille transition entre l'avant et après Lah'saa, étant donné que l'on va suivre en parti Ora, la reine des Elfes sylvains.
Et quitte à parler d'elle, autant parler des personnages. Une fois de plus, c'est toujours un excellent point, notamment ici avec Ilaw qui demeure une figure tout à fait intéressante à juger et analyser : cette envie de résister à sa véritable nature en fait un personnage attachant malgré une certaine froideur. Mais le personnage qui attache, de part sa contribution dans l'aide à Ilaw, est sans aucun doute le nain Sriza, exorciste de profession (que l'on retrouvera dans la série Nains par ailleurs). Le personnage de Ora est également présente et sa rencontre avec Ilaw semble faire évoluer certaines choses, à moins que cela ne soit que de la sur-interprétation. Quoi qu'il en soit, les personnages de Ilaw et de Sriza sont à l'honneur et possèdent des moments philosophiques assez prenant.
Pour la qualité graphique, c'est toujours aussi beau malgré le changement aisément observable de dessinateur.
Le Sang noir des Sylvains est un tome a double tranchant : il tente d'offrir une vision différente des "élus" destinés à Slurce mais tend parfois à trop rappeler le parcours de Gaw'yn, ce qui se ressent fortement au fur et à mesure du tome, quand bien même le retournement de situation est appréciable car complètement imprévu. Il reste un excellent divertissement, bien plus posé sur le dialogue que sur les affrontements (qui ne sont pas en reste, je vous rassure).
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !