Beau mais un peu aseptisé
Les dessins de Gibrat, en fait de véritables peintures, sont très beaux. Ils sont réalistes mais doux et légers, quasiment poétiques. Le cadre de l’histoire (la guerre de 39-45) est pesant mais, malgré les évènements dramatiques, la gaité et l’insouciance semblent prédominer.
Deux choses m’ont cependant empêché de me laisser emporter par cette BD. D’une part, les deux personnages principaux ont les traits de Véronique Jannot (qui ne fait pas vraiment partie de mes actrices préférées) et de Philippe Torreton. D’autre part, Gibrat semble avoir du mal avec l’expression des visages. La joie, l’ironie et la sérénité sont parfaitement représentés. En revanche, et malgré des scènes qui l’imposeraient, il paraît incapable de représenter la tristesse, les larmes ou la colère.
Une très belle œuvre de 112 pages mais qui, du coup, reste distante.