Les voisins pour les nuls

J'imagine bien que l'idée est de poser un regard tendre et cynique sur la vie qui s'écoule dans le quartier du Temps des cerises, mais ça ne marche pas vraiment. L'idée est aussi sympathique que classique : nous raconter un quartier à travers la vie de ses habitants. Malheureusement on ne prends pas le temps de s'attarder réellement sur ces personnages. On a donc l'impression de ne voir que des clichés sur pattes (la grand-mère, le futur père irresponsable et la future mère autoritaire, le couple homo, les piliers de bar...). Peut-être que la suite de la série leur apportera plus de profondeur, mais le premier tome ne m'a pas vraiment donné envie d'aller plus loin. Il y a bien quelque personnages attachants, comme l'épicier, mais on en dit bien trop peu.

C'est donc plutôt une BD sur le quotidien, les petites histoires des petits gens et la vie qui passe. Mais puisqu'il n'y a pas de naturel dans ces stéréotypes à peine esquissés, sans grand intérêt. Pas d'histoire, si ce n'est cette fête de quartier dont on se fiche. Et les quelques pépites d'intérêts que l'auteur fait naître en début d'ouvrage (Est-ce que les balayeurs municipaux n'ont pas aussi de rêves ?) s’éteignent bien vite dans la monotonie de ce qu'on nous raconte.

Le Temps des Cerises est bien loin d'autres bandes-dessinées un peu dans la même veine comme celles de Chabouté qui, lui, a l’œil sombre et la plume acérée.