"Ouais mais là, tu peux être sûre de trouver du boulot"
(très triste critère à court terme pour choisir son futur)
Je regrette de ne pas trop connaître la BD pour en faire une critique référencée.
Je pensais à très grand tort tout savoir sur le sujet puis j'ai été cueilli. Même les infos que je connaissais, une fois illustrées, sont devenues encore plus poignantes.
Je l'ai lu lentement mais surement.
Des moments drôles et des coups au coeur, très tristes et saisissants. Sans être du tout du porno émotionnel facile. C'est très délicat et pas gnangnan.
Totalement grâce à la combinaison de tous les médiums: l'info brut, le dialogue, l'info écrite et les dessins, puis nos souvenirs propres saupoudrés sur le tout, et ça donne un goût très fort.
__Rien à voir mais j'aime beaucoup l'actrice Célia Imrie.
__Mon top 10 BDs
__Les BDs que j'ai lues ou relues notamment depuis mon arrivée sur SC qui a reboosté mes envies.
Ajouts en désordre pour ne pas oublier:
___a un passage assez drôle mais caustique sur 'Maigrir au temps du covid': volontairement et involontairement.
___J'ai aimé l'idée de changement soudain de format, de dessins plus grands (eg. page 86, cancer et coeur), je ne sais pas comment ça s'appelle, ce sont comme des plans panoramiques: je pense aux pages 37/38/39 où le regard s'envole par une fenêtre.
Plan qui répond à une autre, page 97, beaucoup plus triste mais aussi beau et fort (pardon pour mes clichés), lorsque deux figures se tenant par la main passeront dans la même rue que la joyeuse page 39, mais cette fois, un soir, sous des lampadaires allumés, avec l'infirmière en petit détail visible accablée à une table, dans une des multiples petites fenêtres.
___Bien sûr c'est de la vulgarisation très pédagogiques mais ce n'est pas froid, robotique et condescendant, ou trop politique.
"c'est pas un hôtel ici" me disaient mes parents, et c'est ce qui me vient à l'esprit page 20 quand Célia m'explique la pression à laquelle ils sont soumis pour ne pas faire durer les séjours mais faire tourner les lits.
"On réduit les durées des séjours pour développer les services ambulatoires car ce sont les opérations qui rapportent, la multiplication des actes."
Garagiste et esthéticienne fournissent les hôpitaux: un vrai sketch de Patrick Timsit devenu réalité?
Je suis quand même affligé même si la scène est joyeuse, par leur flegme à recevoir un don en masques et gants, "d'une esthéticienne" (page 56). Car je repense, par exemple, aux 60 milliards rien qu'en frais bancaires par an, juste pour l'administration de 6 banques...
Dans un autre livre, un commissaire me dit qu'ils ont reçu des dons en masques "d'un garagiste" ( raconté en 2020 dans 'Une vie de flic, Un commissaire de combat' de Patrick Visser-Bourdon&Jean Marie Godard).
"et moi, je gagnais 1450 euros par moi avec deux week-ends travaillés" (Célia)
Juillet 2021, la région Grand Est augmentent les salaires des conseillers régionaux de 25%...)
"Une fois sur deux, l'ordinateur bugue" (page 28)
___Je ne savais pas que les horaires de leurs cafétéria n'étaient pas adaptées (page 33)
___J'ai aimé, car ça soulage, l'apparition très efficace et furtive de Columbo et d'une mini touche d'humour noir à la Monty Python sanglant (page 89).