"Le quatrième mur, celui qui empêche le comédien de baiser avec le public…Cette façade imaginaire que les acteurs construisent en bord de scène pour renforcer l'illusion."
J'ai découvert le texte de Sorj Chalandon avec cette version graphique de Corbeyran et sublimement crayonné par Horne, n'ayant pas (encore!) lu le roman. J'y ai alors redécouvert aussi Antigone d'Anouilh, cette pièce de théâtre qui ne m'avait fait aucun écho lors de ma primo lecture lycéenne, mais qui remis au goût du jour, confrontée à une réalité, prend un sens si profond.
"Cette héroïne du "non" qui défend sa liberté propre".
Georges, militant de gauche, fait la rencontre dans les années 70 en même temps de sa future femme et de Sam, un exilé grec fuyant la dictature de son pays, amoureux de théâtre. Son projet fou est de jouer cette pièce Antigone dans une zone de conflit afin d'offrir un cessez le feu poétique, juste le temps d'une pièce. Ce sera Beyrouth et sa pluralité, une pièce associant chiites, sunnites, maronites, druzes… Le projet de Sam, il va être entre les mains de Georges, Sam étant revenu en France terrassé par un cancer. Les idéaux de Georges, ses utopies, son amour pour le théâtre et surtout sa parole, revient alors et Georges s'embarque pour le Liban ne sachant pas à quoi s'attendre. Nous sommes au début des années 80, et la Guerre du Liban et ses massacres de Sabra et Chatila rattraperont cette aventure humaine qui visait à placer l'art comme drapeau blanc. A faire d'Antigone une autorité et crier LIBERTE!