Lone wolf 2100 ou une copie éparpilleé.

Je tiens à préciser que je n'ai pas (encore) lu l'oeuvre originale Lone Wolf cub dont c'est la copie. Tout d'abord ce livre n'est pas à mettre entre les mains des petits chérubins car les taillades et éviscérations sont bien présentes, même si elles ne sont pas envahissantes ou gratuite.
Continuons sur la partie graphique et signalons que les mauvais raccords sont présent dans le livre, un cache oeil et une cicatrice qui changent de côté sur les premières pages et dans le dernier numéro lors de l'interrogatoire des cheveux qui réapparraissent comme par magie. Bref des détails qui gachent un peu le travail final.
Ce livre de 300 pages à peu de choses prés est séparé en 3 parties, plus une partie documentation sur le contexte de l'histoire.
Pour la partie graphique toute ressemblance avec Wolverine et Itto le personnage principale est clairement présente à l'esprit, de plus ce sens de l'honneur cher aussi à Wolverine sera présent lors de cette histoire. On pourra regretter par moments certains choix de posture pour les caractères, rendant leurs réactions surréalistes alors que le but est de les humaniser, à moins que ce soit de nous montrer des êtres s'approchant de l'homme. Le dessin pour moi ressemble un peu à du Chris Baccalo ce qui n'est pas pour me déplaire.

Pour le scénario l'oeuvre navigue entre tellement de sujets qu'au final elle n'en aborde aucun. En effet elle aborde le racisme et l'exclusion à travers ce qui est fait aux emcons voire meme l'esclavage. Le livre aborde aussi le thème de l'humanité de ce qui fait de nous des hommes, et aussi la responsabilité de nos créations, et bien sûr le sens de l'honneur et de l'engagement.

L'histoire du livre se passe donc dans un monde futuriste post apocalyptique où l'humanité a subi de plein fouet une épidémie virale très volatile. Ainsi toute population qui subit les effets du virus est immédiatement nettoyée par le feu afin d'éviter toute propagation. Le monde que l'on voit est en quelque sorte dominée par une compagnie de robotique Cygwan, dont le dirigeant n'est plus réapparu publiquement depuis longtemps et qui est représenté par les emcons (robots) à son service. Le héros du livre est donc Itto un emcon qui fuit la compagnie Cygwan afin de protéger la fille de son ancien maître mort qui selon certains serait la clé de la salvation/destruction de l'humanité. L'histoire est donc la quête de Itto pour accomplir sa tâche coûte que coûte et ternir son engagement, mais parfois cela semble ridicule comme la fois où il est dans le village d'humain, parfois cela semble réaliste quand il est dans la caravanne de robots et humanoïdes. De l'autre côté il y a la traque de Itto avec quelques affrontements par Pearson et par la compagnie Cygwan. On aura droit à de classiques ficelles narratives, allusions assumées mais pas bien exploitées à Philip K. Dick. Bref le scénariste n'a pas assez bien travaillé son sujet. Dans la dernière partie de son récit il essaie de mettre un peu d'humanité à celui-ci mais c'est trop tard et pas assez bien travaillé avec une approche tellement frontale qu'on a juste l'impression d'avoir affaire à une liste d'arguments.

A noter il y aura tout de même une scène que j'aurai tout particulièrement apprécié celle dans la ville fantome, sans parole ou presque, qui nous immerge bien et nous montre la cruauté de ce monde, la lutte pour la survie.

Ainsi ce livre est vraiment trop juste en terme de qualité d'écriture et de traitement de ses sujets, ajoutez cela une édition pas exempte de tout reproche (cf faux raccords) et vous obtenez un livre dont vous pouvez allégrement vous passer.