Ce n'est pas une BD agréable à lire, en raison de sa froideur et de son pessimisme. L'auteur est talentueux et ses dessins font parfois penser à Tanino Liberatore ou à Frederik Peeters. Malheureusement, l'harmonie du dessin est régulièrement rompue par des effets visuels sommaires tels qu'une voiture qui fait des ronds de fumée en accélérant ou les yeux des personnages qui deviennent exagérément grands, même en dehors d'une séquence onirique.
L'histoire raconte une journée de la vie difficile de Tommy, un jeune garçon dont les parents sont absents et qui subit un entourage délétère. Mais, pour raconter cette journée éprouvante, l'auteur utilise un scénario fourre-tout, qui accumule les digressions, et qui empêche le lecteur de comprendre la logique de l'ensemble. On voit s'esquisser quelques grands thèmes (l'enfance perdue de Tommy, son envie de s'évader de sa vie au ras du sol en s'envolant vers le ciel, le caractère tantôt agréable et tantôt sordide des détails du quotidien) mais l'ensemble est rendu indigeste par un style hétérogène et un scénario surchargé.