Riad tue le père !
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Je suis tombé par hasard sur « My Road Movie », ce pavé qui ressemblerait presque à un roman. À l’intérieur, le dessin minutieux en noir et blanc de Nylso m’avait convaincu. A priori, une première version était sortie en 2001, puis 2008 (avec Marie Saur en tant que co-scénariste). Difficile de savoir ce qui change vraiment entre toutes ces versions (à part le prix qui augmente !). Le tout est publié chez Misma.
Apparemment, cet ouvrage est autobiographique. Il raconte les vacances de deux frères au bord de la mer. Ces derniers sont très différents : le blond et le brun, la cigale et la fourmi, l’être sensé et le rêveur. Tout les oppose et, forcément, rien ne va se passer comme prévu.
« My Road Movie » est horriblement long. Les personnages ne font que se parler (voire se disputer). Les discussions tournent en rond et ne vont nulle part. Si un début de dramaturgie arrive au bout d’un (long) moment, on finit par se désintéresser du destin des deux frères. Cette lecture est rendue d’autant plus laborieuse que le nombre de cases par planches est important (jusqu’à une quinzaine) pour un format comics. Ainsi, il vous faudra du temps pour arriver au bout des 100 pages qui en valent 200.
Le dessin est dans la même lignée. Si le côté « petits traits » en noir et blanc fonctionne bien sur les paysages, très réussis, c’est moins le cas sur les personnages. Ceux-ci sont inexpressifs au possible. Ce qui, dans un roman graphique axé sur les discussions, rend le tout particulièrement froid. De plus, l’ensemble paraît parfois brouillon et peu lisible avec ces multiples cases minuscules remplies de traits à tout-va. Les cases pèchent parfois d’un manque de composition, avec des contrastes en valeurs pas assez appuyées. Cela augmente la fatigue du lecteur.
L’ouvrage propose une carte à déplier à la fin du bouquin. Un goodies sympathique, mais assez inutile tant les deux frères se déplacent finalement bien peu…
« My Road Movie » est une lecture pénible. On sent combien cette histoire est important pour l’auteur avec ces trois éditions/réécritures. Cependant, il semblerait qu’il aurait quelque peu oublié le lecteur. Avec des dialogues interminables, des longueurs à n’en plus finir, l’ouvrage se révèle plus fatigant que captivant. Quel dommage.
Créée
le 21 juin 2024
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