Psykoparis, tome 1 par Gatcha
Dans un Paris où les forces de police, les armes à feu et les véhicules ont disparu, laissant place au code des samouraïs, chaque individu se déplace avec une arme blanche. Katana, hache, sabre, poignard, lance, tout est bon du moment que ça permet de se défendre. Le jeune Cid rêve d’ailleurs de devenir Gardien, pour éliminer tous les truands qui ne respectent pas le code. En attendant, lui et son pote Nathan cherchent surtout une maison vide où faire une soirée mémorable avec leurs amis. Après quelques ratés, ils repèrent l’appart idéal… sans savoir qu’il appartient à Maman, la reine de la pègre parisienne. Dans un carnet volé par hasard figurent toutes les créances accordées aux gangsters locaux. Sans lui, elle est à leur merci. Ses hommes de main et ses rivaux vont donc tout faire pour mettre la main dessus…
Malgré un titre au graphisme pas du tout accrocheur, cet album est une excellente surprise. On connaissait bien sûr les auteurs pour leur collaboration sur la série d’humour Goblin’s, mais le passage à une BD d’action était un cap à franchir. Visiblement, ce format leur convient aussi. Mixant de nombreuses références, Tristan Roulot offre une vision particulièrement originale et décalée de la capitale, sur un rythme qui ne faiblit jamais et avec des personnages hauts en couleur – notamment Maman, son frère ou le Prospecteur. Pour suivre ce scénario enlevé et dynamique, Corentin Martinage montre qu’il sait faire autre chose que des petits monstres verts rigolos. A l’aise avec l’humour et le gore, il y ajoute toute une galerie de tronches loin d’être caricaturales et des décors réalistes soignés. En changeant de registre, il fait éclater son talent et promet de devenir un dessinateur très prisé.
Original et virevoltant, drôle et sanglant, Psykoparis est une nouvelle série bien de son temps !