Le mauvais Tour de Babel
Avec Rapture, Matt Kindt revient sur Ninjak, un personnage qu’il maîtrise parfaitement pour avoir été le chef d’orchestre de son reboot de 2015 avec 27 numéros d’excellente qualité. Il retrouve...
le 23 nov. 2018
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Avec Rapture, Matt Kindt revient sur Ninjak, un personnage qu’il maîtrise parfaitement pour avoir été le chef d’orchestre de son reboot de 2015 avec 27 numéros d’excellente qualité. Il retrouve également Shadowman, personnage important du Valiantverse au parcours éditorial un peu compliqué.
Sorte de relecture du mythe de Babel, le récit met en scène une équipe chargée de pénétrer dans le Deadside pour s’opposer aux plans de... Babel, antagoniste principal et bâtisseur de la tour du même nom qui menace de déclencher un cataclysme sur Terre. Ce nouveau personnage va prendre une place très importante tout au long du récit, Kindt faisant le choix de consacrer une large place à ses origines.
Avec seulement 4 numéros, l’histoire principale pâtit mécaniquement du format. Tout s’enchaîne très vite et les lecteurs peu familiers de l’univers Valiant risquent d’être quelque peu déboussolés par le manque de contextualisation. Le lecteur plus chevronné pourra lui aussi être surpris par l’aspect très elliptique de l’ensemble. Kindt ne s’embarrasse pas de détails et va droit au but, quitte à faire l’impasse sur certaines phases qui auraient permis de densifier son scénario.
Mais là ne sont pas les qualités de Rapture. D’une certaine manière, la mini-série est en effet plutôt à lire comme l’épilogue de la série Shadowman, terminée en 2014 sur un statu quo assez inattendu qui laissait le personnage dans une situation compliquée. Matt Kindt a déjà eu l’occasion de prolonger la série avec l’arc de Ninjak "Operation: Deadside" (publié chez Bliss dans le troisième tome de Ninjak) et livre ici la rampe de lancement vers la nouvelle série Shadowman, écrite par Andy Diggle et qui devrait arriver dans nos contrées en 2019.
Kindt continue d’explorer différents pans du Deadside, fascinante partie du Valiantverse dévoilée par petites touches successives au gré des publications. Pas mal de bonnes idées émaillent le récit (l’exploration du Deadside par Tama, l’introduction de Rex the Razer) et on ose espérer que certains éléments seront approfondis dans d’autres séries de l’éditeur. Sans rien révolutionner, le tout est franchement distrayant, rythmé et se lit d’une traite. L’auteur paraît certes quelque peu bridé par le format en 4 numéros (une constante Valiant) mais propose une aventure efficace, servie par un roster bien huilé, dont on ressort satisfait.
La partie graphique, comme c’est souvent le cas chez Valiant, est assurée par deux artistes. CAFU, efficacement colorisé par Andrew Dalhouse, se charge de l’histoire principale et livre un travail qualitatif et inventif, notamment dans le design du bestiaire, fantasy oblige. A noter la superbe scène d’introduction où l’on suit les pérégrinations de Tama. Roberto de la Torre, déjà croisé sur Shadowman, s'occupe des flashbacks dans un style totalement différent et assez cru, qui colle parfaitement à l’origin story de Babel.
Lecture rapide et distrayante, Rapture n'ambitionne pas de chambouler l’univers Valiant mais a le mérite de replacer dans le game le personnage de Shadowman tout en dévoilant un peu plus du Deadside. L'équipe créative maîtrise clairement son sujet mais ne peut exprimer tout son potentiel du fait d'un format trop court. En somme, une lecture conseillée pour les amateurs de Valiant mais peut-être à se procurer plutôt en occasion.
Créée
le 23 nov. 2018
Critique lue 311 fois
D'autres avis sur Rapture
Avec Rapture, Matt Kindt revient sur Ninjak, un personnage qu’il maîtrise parfaitement pour avoir été le chef d’orchestre de son reboot de 2015 avec 27 numéros d’excellente qualité. Il retrouve...
le 23 nov. 2018
Du même critique
Un trip entre Délivrance et Calvaire dans la pampa japonaise, un plot intrigant et accrocheur, un seinen bien flippant, un héros moins bête qu’il n’y paraît … Ce premier tome de Gannibal est bourré...
le 6 oct. 2020
5 j'aime
2
Critique initialement publiée sur le site Exitmusik Pitché par Delcourt comme un mélange entre « l’onirisme du studio Ghibli et la fureur post-apocalyptique de Mad Max », créé par Daniel Warren...
le 29 avr. 2020
5 j'aime
Les fracassants débuts du long run de Jason Aaron sur le Dieu du Tonnerre. Le scénariste met les ingrédients qu’il faut pour happer instantanément ses lecteurs, amateurs du personnage ou pas : une...
le 15 nov. 2020
5 j'aime
2