Plutôt intéressé par la philosophie à l'époque lointaine où j'avais des cours, j'avais gardé peu de souvenirs des pensées de Spinoza, si ce n'est qu'elles m'apparaissaient complexes. Et contrairement à beaucoup de philosophes, j'étais incapable, jusqu'à cette lecture simplifiante, d'en restituer quelques pensées destinées à faire office de vernis culturel.


Maintenant, je sais. Et en peu de temps. Cette BD recontextualise l'oeuvre de Spinoza dans les moeurs de l'époque et du lieu (une Europe, en général, et les Pays-Bas parmi d'autres, peu ouverte à la contestation du divin fut-elle par ricochet) et de sa propre existence de juif banni.


J'ai été bien teasé par la première partie, qui fictionnalise un peu un Spinoza qui se demande ce qu'est le bonheur, après avoir mis de côté le fait d'être riche ou d'être amoureux. Il se décide donc à chercher ailleurs.


La partie centrale vise à nous réexpliquer son ouvrage, le Traité de la réforme de l'entendement, même en BD et avec un peu d'humour, mérite un peu de concentration quand même pour un simple béotien comme moi, celle-ci étant la proposition de formaliser des raisonnement par l'intermédiaire de vérités simples et incontestables, et en faisant appel à l'intellect, la mémoire, la perception, l'expérience (je résume le résumé).
Ma petite frustration, c'est qu'à la fin de cette première partie, je ne suis pas encore sûr que m'apparaisse clairement comment atteindre le bonheur selon Spinoza. Ce qui n'est pas complètement anormal, puisque dans cet ouvrage, on veut surtout comprendre comment raisonner, sans doute la première étape avant le bonheur.
En revanche, maintenant, je sais comment raisonner.


La dernière partie consiste en une petite biographie de notre ami Baruch. Bon, il a eu une vie qui pourrait peut-être faire un roman (ou un film en costumes, comme on dit).


Je dis pas mal, mais je pense que si on voulait vraiment résumer l'oeuvre de Spinoza, il aurait peut-être fallu faire un total remix de l'oeuvre de Spinoza. Certes, ce n'était pas le propos de l'auteur / dessinateur ici...

John-Peltier
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes romans graphiques

Créée

le 14 janv. 2021

Critique lue 229 fois

John Peltier

Écrit par

Critique lue 229 fois

Du même critique

The Downward Spiral
John-Peltier
8

Le suicide en un album - acte II

Parce que l'essentiel c'est les 3 points. Pourquoi écouter cet album : 1/ C'est album majeur des années 90, à la fois précurseur, expérimentateur, mais aussi, dans une certaine limite, grand public...

le 15 juil. 2021

8 j'aime

Total Trax
John-Peltier
8

L'érudition au carrfour du cinéma et de la musique

Chez moi (et pourtant on est un peu), je suis le seul à éprouver de l'intérêt pour la musique de film. Il devient alors difficile pour moi d'écouter des podcasts de 3 heures sur de la musique un peu...

le 17 août 2021

7 j'aime

3

We're OK. But We're Lost Anyway
John-Peltier
8

Progressif et surréaliste (mais pas que)

Voilà.A force d'écouter des albums, vieux, pas vieux, on finit par découvrir des artistes qui t'offrent enfin un truc qui parle à ton coeur et ton intelligence.Orchestre tout puissant Marcel Duchamp,...

le 13 oct. 2022

5 j'aime

2