Les courses automobiles, je trouve ça chiant comme pas permis à regarder lors de retransmissions tv, en revanche c'est un milieu qui se prête parfaitement à l'édification de récits, fictifs ou pas, de par tout le microcosme qui tourne autour des courses et des coureurs.
Alors on est pas tout à fait dans l'univers de la course automobile classique, mais Fane construit , dans une Amérique alternative, un univers qui mêle course auto et western moderne, avec cet ouest désertique et cette guerre continentale passée. On sent de nombreuses inspirations cinématographiques allant de Mad Max à La course à la mort de l'an 2000, autant pour la construction simple (mais pas simpliste) de son récit que pour la mise en avant de bolides surpuissants et dans le caractère de personnages qui pour la plupart vivent pour la vitesse et sa sensation de liberté (mais pas seulement).


Si Streamliner fonctionne aussi bien, c'est parce que Fane prend le temps, dans une grosse première moitié de planter le décor, avec cette station essence unique à laquelle il donne une histoire et de présenter ces personnages principaux en leur donnant tous un objectif et une bonne raison de s'inscrire à cette course du siècle, autant que de vouloir la gagner. Il dresse une belle galerie de personnages bien badass et attachants, dans une ambiance pleine de poussière, de sueur et une légère odeur d'essence. Fane joue avec les clichés autant dans les tenues que les caractères de ces personnages, mais avec le ton juste, ça fonctionne parfaitement. Pendant cette longue présentation, il multiplie les personnages, les enjeux et fait ainsi monter la pression jusqu'au départ de la course, pour nous offrir à partir de là un spectacle ébouriffant.


Fane excelle alors dans le dynamisme, la sensation de vitesse, de mouvement autant grâce à son trait assez lâché que par son sens du découpage et du cadrage, qui rend le carambolage qui ouvre la course totalement épique. Et le reste de cette longue séquence d'action et de vitesse est à l'avenant : une réussite graphique et narrative qui rend la lecture de cette seconde partie accrocheuse et je le redis, franchement jouissive. Il ne manque pas non plus d'idées et ne se contente pas d'enchaîner les accidents qui se ressembleraient tous. Chaque personnage a ainsi droit à son moment (souvent fatal) qui va le différencier des autres.


Un superbe pavé de près de 300 pages qui se dévore avec grand plaisir. De l'excellente série B, jouissive et ultra efficace.

pulpy
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le 23 juin 2020

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