Une plongée dans le vide.
Alors que l’été débute, un lycéen lutte contre l’ennuie depuis que son meilleur ami s’est brisé. Pour une raison inconnu se dernier ne parle plus, détruit méthodiquement ses affaires et est prostré dans un état catatonique le reste du temps. Pourtant la vie au lycée est loin d’être inintéressante. Entre les faits divers glauques qui secouent les élèves et la rencontre du narrateur avec une fascinante mais insaisissable jeune fille, le lecteur est constamment secoué et poussé à s’interroger. De cette lecture, il est difficile de sortir indemne.
Cet album est le premier de l’auteur Lukas Jüliger. Il y développe un graphisme doux composés des “petits traits” noir chers à Boulet et une colorisation très éthérée évoquant la douceur du crayons de couleur. Ce dessin, qui a déclenché chez moi l’envie de lire cette bande dessinée, est en contraste total avec l’histoire qui raconte de manière détourné et fantastiques des faits divers glauques. Ici, le merveilleux sers à atténuer la violence des réalités, viols, violences, harcèlement, suicide... sans pour autant la masquer et sans entrer dans un pathos affligeant. Rien n’est jamais réellement expliqué et l’auteur laisse le soin au lecteur de tirer ses propres conclusions. C’est une oeuvre brute et sauvage à laquelle il faut se confronter.
Une bande dessinée très forte qui peut être proposé à de grands adolescents qui s’identifieront immédiatement à un univers qu’ils connaissent.