On connaît Jaurès, on sait qu'il a été assassiné, mais qui fut son assassin ? Daniel Casanave nous propose de partir à sa rencontre en nous expliquant, sans parti pris apparent, le parcours qui a mené Raoul Villain à tuer Jaurès.
Quand on est rémois, on ne peut qu'être sensible d'abord aux jolies reconstitutions dessinées de la ville des sacres, avant et pendant la guerre. La cathédrale en feu, la ville en ruines, Reims dévastée est un second rôle très présent dans cet ouvrage. En revanche, le scénariste Frédéric Chef s'emporte quelque peu dans un texte en fin d'ouvrage en écrivant abusivement : « Ayant assassiné Jaurès, allégorie de la paix, il assassine Reims, sa ville natale. La destruction de la ville des sacres est, en forçant le trait, un dommage collatéral du moment d'égarement de Raoul Villain. »
Quand on est un lointain cousin de Raoul Villain, comme c'est mon cas, on ne peut que s'attacher à ce triste et étrange destin qui fut le sien. Un homme, fervent religieux, qui aimait son pays et qui reprochait à Jaurès de prôner le non-armement de la France avant la guerre alors que l'Allemagne voisine s'armait jusqu'aux dents.
Malgré l'odieuse préface inutile de Bruno Fuligni, obscur historien-écrivain frayant de près avec la classe politique, je recommande cet ouvrage.