A Fairy Tale for the Demon Lord par Dagoni
Cette couverture, alliée au titre, a de quoi appâter:
Au diable les chevaliers lisses et autres princesses cruches, voici le temps du vilain, du grand seigneur maléfique !
Parle-moi seigneur exilé, comment es-tu arrivé à ce trône solitaire, quels chemins tortueux as-tu suivi et pour quelles causes, quelle passion dévorante a consumé ton âme, qu'attends-tu ainsi, défiant les instances divines, quelle est ta destinée dégénérée ?
Es-tu viscéralement diabolique ?
Le récit nous plonge donc dans un univers fantastique nordique, où se côtoient chevaliers (!), mécha-dragons (!!), mythologie viking et avancées technologiques (!!!).
Je dois avouer que ce mélange est vraiment étrange, et plus difficile à avaler que dans Thorgal par exemple. Mais mixer fantastique et SF, pourquoi pas.
Retour en arrière, au début de la BD.
L'ambiance est grisâtre, écrasante, le Demon Lord règne sur ces landes désolées et se fatigue des incessants combats contre les chevaliers qui viennent - en vain - sauver la princesse.
Le décor est planté, il y a un mystère derrière cette histoire de kidnapping, les raisons sont assez obscurs.
Mais voilà, notre seigneur noir continue tout de même sa protection obsessive en étant défié une énième fois par un chevalier, et là c'est le drame !
Il clamse ! KEUWAH ??
Mais le pire, c'est le chara-design qu'on découvre alors sous le casque de l'ami méchant; un visage girly.
Second drame !
La princesse sauvée fait alors son apparition, une fillette chibi aux gros yeux tout ronds, triple drame !
Où sont passés l'univers sombre et le récit atypique ? ( si jamais, je spoile pas grand chose, on est qu'au début )
Là commence l'histoire du chevalier victorieux, qui s'en va se faire un nom dans la ville divine futuriste.
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Je ne dis pas plus sur la suite, car ce serait dommage d'éclaircir le point fort du manga, soit l'histoire.
Car oui, elle s'avérera beaucoup plus complexe et intéressante qu'une simple rescousse de midinette. L'auteur a beaucoup d'idées, qui sont reflétées par un très bon travail de narration en dent de scie (ce qui est frustrant aussi), et installe son monde petit à petit sans en dévoiler trop d'un coup.
Je dirai que le point faible vient des dessins (visages et personnages féminins), qui laissent un goût bizarre dans un univers pareil. Pour ce qui est du dynamisme et de l'ambiance (ai-je précisé que tout était en couleur ?), pas de problème les graphismes sont bons.
J'ai donc un avis plutôt mitigé sur ce manga Coréen (manwha pour être exact, mais on s'en fout), du fait de ses mélanges parfois douteux.
Mais à découvrir, pour sûr.