Un tome qui ne sait pas où il veut aller ?

Attention, spoilers non-balisés tout le long de la critique.

Je ne suis pas certain de savoir où voulait aller ce tome. Pour la première fois, j'ai dù prendre des notes chapitre par chapitre, car je ne parvenais pas à saisir l'ensemble des choses qui m'ont plues et déplues.

Un gros point négatif de ce tome : les fausses frayeurs. Si elles sont aussi peu importantes, et si ces drames ne tiennent qu'en des cliffhangers, je vais avoir beaucoup plus de mal à être inquiet pour Hinase alors qu'ielle le mérite. Que ce soit ellui qui, finalement, n'est pas si blessé.e que ça malgré le cliffhanger du tome 2 grâce à une explication qui tient en une petite case, ainsi que le moment où iel s'effondre...à cause de ses somnifères. Et du stress, et du manque de fatigue je suppose. Et peut-être à cause de son corps ? Ce tome n'en dit pas plus, ce qui est un peu frustrant, alors que le rôle d'Azusa est d'expliciter pour le lecteur et qu'il apparaît dans ce tome. Qu'il se contente de répéter son discours sur les papillons l'en rend encore plus inutile, c'est dommage.

Parlant rôle, quid des parents de Hinase ? Où sont-ils ? On ne sait rien d'eux, alors qu'ils pourraient avoir un rôle de support extrêmement important et qu'on voit ceux de Ritsu et Shiori. Ma suspension d'incrédulité à été rompue lorsque personne hormis Ritsu n'est venu à son secours lorsqu'ielle s'est effondré.e sous l'effet des médicaments.

À tort ou à raison, j'ai le sentiment que la partie "Hinase et son genre" régresse un peu. Ellui qui était satisfait.e de son sort se mets à paniquer sans raison malgré tout le soutien de ses proches, sans parvenir à en parler. Scénaristiquement, c'est frustrant. Ou bien je ne comprends pas du tout et manque de hauteur. Mais visuellement, les cases où sont montrées son angoisse sont de toute beauté. On sent véritablement qu'iel perd les pédales, un sentiment diablement bien transmis grâce aux dessins. Vivement le moment où iel sera capable d'expliquer a autrui ses peurs, afin de pouvoir les résoudre. Qu'iel l'aie fait vis-a-vis de ses sentiments envers Shiori et Ritsu est encourageant. Un polyamour en devenir ? J'adorerais, ce serait à la fois logique et bienvenu.

La première moitié du premier chapitre (le rêve) est bizarre, et je ne sais pas ce qu'elle apporte. Peut-être quelque chose qui sera réutilisé plus tard ? La double -page où Shiori "voudrait qu'on oublie sa déclaration" reste marquante.

Parmi les points forts de ce tome figurent la vision du genre et des sentiments comme quelque chose de poisseux, contagieux, indésirables. Que ce soit la chaleur, le polen/hormones ou la peinture, j'aime beaucoup ces allégories et la relation que Shiori entretient désormais avec le turquoise, avec ses sentiments qu'il ne parvient pas à faire taire. À ce titre, la preview pour le prochain tome est un bon signe. Celui d'un retour à l'explicite et de la résolution des problèmes, petit à petit.

Pour une fois, une critique confuse et désordonnée. À l'image de ce tome ? 6/10 a cause du piétinement sur place contrebalancé par les petites avancées, explorations du personnage de Shiori et les illustrations, j'espère que la série remontera la pente. Mes attentes sont grandes.