Ada est une enfant de la forêt autrichienne. Secrète, mutique, elle est l’esclave de son père, présence menaçante, sombre, et hurlante. Mais Ada résiste. Comment ? En peignant, en dessinant, en apprivoisant la lumière et les formes, qu’elle dompte dans les paysages qui l’enveloppent. La jeune fille entretient également une relation épistolaire énigmatique avec Egon Schiele, déjà célèbre à Vienne.
Que serait devenu l’univers de l’art si Ada avait existé ? Si elle avait réellement résisté à son père, et n’était pas morte en subissant sa violence, telle sa chienne Gertha, ou ne s’était pas enfuie telle sa mère Marlene ? La question reste légitime, car Ada n’a pas vécu, et Egon Schiele n’a jamais pu la présenter au monde.
Barbara Baldi nous laisse plonger dans son univers tout en nuances et en délicatesse. Coloriste virtuose, elle nous offre dans ce 2e roman graphique, après La Partition de Flintham, sa vision contemplative des forêts de l’Est et de la vie autrichienne des années 30, à travers des cases dont chacune pourrait être transformée en véritable tableau. Les références artistiques y sont nombreuses : Schiele bien sûr, mais aussi Klimt, Monet, Toulouse Lautrec ou encore Renoir hantent les pages de cet ouvrage.
Ada est une bande dessinée douce-amère, dont la beauté et la mélancolie apportera au lecteur ou à la lectrice un peu de fraîcheur et beaucoup de nostalgie.