C’est au tour d’un duo espagnol d’être mis à l’honneur dans cet article Lettres it be. Pedro J. Colombo et Josep Busquet publie Addiction chez Akileos. L’occasion de se confronter à la thématique toujours complexe des différentes addictions rencontrées dans nos sociétés d’aujourd’hui. Lettres it be vous en dit un peu plus dans les lignes qui suivent.
La bande-annonce
Il existe différents types de dépendances... les petites, les fortes, les dangereuses, les bénignes, celles que l’on cache aux autres, celles contre lesquelles on se bat... Addiction vous entraînera dans les pas de six personnages accrocs au jeu, au sexe, aux nouvelles technologies, au travail... et dont les destins vont se croiser et s’entremêler.
L’avis de Lettres it be
Avant même de plonger dans cet ouvrage, on s’attend à plonger dans un univers peuplé de multiples références littéraires et cinématographiques bien connues. Déjà, de par le palmarès des auteurs, mais aussi par le thème abordé. Par exemple, impossible de ne pas penser, dès l’ouverture de l’ouvrage, aux cercles de rencontre chers à Chris Palahniuk dans Fight Club (puis dans le film éponyme). La BD s’ouvre de la sorte pour pousser son lecteur au centre du cercle : c’est peut-être dans la voie du collectif que l’on peut trouver la rédemption à l’addiction. Et le collectif, il en sera question tout au long de l’ouvrage tant les personnages sont amenés à faire front ensemble, sans forcément le savoir, contre l’addiction quelle qu’elle soit. D’emblée, on est plongé dans un univers finalement réaliste mais qui, par les traits empruntés et par le ton donné à l’histoire, devient très vite extrêmement visuel, cinématographique à l’image de nombreux films du genre que l’on a pu voir traiter le même thème (Shame de Steve McQueen avec Michael Fassbender, et tant d’autres). De la drogue au vol, en passant par le sexe, Pedro J. Colombo et Josep Busquet tentent de traiter plusieurs facettes de l’addiction pour étoffer le propos de leur ouvrage.
Malgré tout, et peut-être à cause de cette volonté de multiplier les tiroirs narratifs, on regrette de ne pas s’attacher suffisamment aux personnages à peine expressément nommés. L’intrigue de quasi-thriller embarque la lecture pour apporter un peu trop vite la conclusion. Et là où on aurait pu s’attendre à un abord novateur de l’addiction, on retombe dans une histoire un peu convenue quoique tenante jusqu’à la fin grâce au scénario plutôt bien ficelé de Josep Busquet. La question de l’addiction est bien présente, aperçue à travers différents prismes, mais peut-être expédiée par moment.
Côté dessin et couleurs, c’est rond, c’est fort, c’est très « comics ». Les deux auteurs espagnols s’y donnent à cœur joie, d’autant lorsque l’on sait que Josep Busquet a mouillé longtemps du côté du « comic » avec de nombreux titres à son actif. Pedro J. Colombo ne déroge pas à la règle, lui qui a aussi grandement écumé les récits de super-héros dans sa jeunesse, pour donner vie à ses cases qui adoptent alors un rendu « plastic » plutôt plaisant.
La suite de la chronique sur le blog de Lettres it be : https://www.lettres-it-be.fr/critiques-de-bd/addiction-de-josep-busquet-et-pedro-j-colombo/