Nouvelle maison d'édition, Akata s'est lancé dans la traduction et la publication de mangas de type "récit social" avec des titres comme Mon Père Alcoolique et Moi ou La virginité passé 30 ans et j'avoue que j'avais envie d'essayer de voir ce que ça donnait.
Ce Adieu mon Utérus est intéressant : un dessin très mignon et le récit d'une hospitalisation très compliquée (l'ablation de l'utérus afin d'éviter un cancer.) Et l'on passe sans arrêt du "ho, c'est meugnoooon" à des passages plus triste ou plus inquiétant. D'autant plus que Yuki Okada est sympathique : elle et son mari sont un couple de mangaka qui a toujours plus pensé au travail qu'aux nécessité de la vie et qui se retrouvent d'un seul coup face à quelque chose qui les mets face à une situation qu'ils n'avaient jamais envisagés.
Je m'aperçois qu'à la différence des européens ou des américains, le récit autobiographique japonais pullule assez peu. (Je me souviens de Journal d'une Dépression) c'est dommage car on s'attache à ces personnages tout en notant les spécificités purement japonaise : une pression professionnelle tellement forte qu'elle s'excuse limite d'avoir le cancer, que son mari ne s'est jamais occupé de leur enfant ou qu'il bosse dans la salle d'attente de l'hôpital.
Idem pour les relations sociales (elle a peur de déranger le bonheur de son frère fraichement marié, la difficulté de parler à un médecin) que l'on voit péter face à la tragédie de la situation à l'image du petit groupe de cancéreuse qu'elle forme avec des gens de la même chambre qu'elle ou de la discussion avec sa pote où elle finissent par appeler le cancer "pitchoune" (bravo la traduction !) C'est aussi un livre sur la relation qu'elle a avec sa fille et de la façon dont les enfants gèrent parfois les situations perturbantes. (Attention moment brise-coeur.)
Bref, le manga est vraiment intéressant à lire sur plusieurs points et malgré un sujet sérieux, on ne tombe ni dans la morosité à outrance ou dans la positive attitude forcené. Et chapeau à ma copine qui a lu cette bd en période de règles douloureuses et m'avoir dit qu'elle avait mal pour le protagonistes lors de certaines étapes.