Le quotidien n’est pas facile pour Mark : son père a quitté le domicile familial le laissant seul avec sa mère qui tâche de surmonter cet abandon par la boisson. L’adolescent doit également mener de front une relation amoureuse, des études et un emploi à plein temps... Au fait, Mark a une identité secrète : il est aussi L’Invincible, un super-héros, comme son père.
Le scénariste Robert Kirkman a grandi dans la culture populaire étasunienne et en connaît tous les recoins. Si avec sa série à succès Walking Dead il paie son tribut au cinéma d’horreur et aux classiques zombiesques de Romero, avec Invincible il crée son propre personnage dans le sillage des super-héros de son enfance.
Alors que dans la littérature héroïque pour la jeunesse les héros sont la plupart du temps débarrassés de leurs géniteurs, la singularité d’Invincible est justement de développer son intrigue autour de l’existence des parents. Mark peine à se construire autour d’une figure paternelle encombrante et aux contours flous. Du coup il paraît un peu falot et on s’attache plutôt à certains personnages secondaires comme l’ambigu “Robot”.
Sous le double patronage de l’histoire initiatique et du récit de genre, Invincible est un mélange de niaiseries de campus et de séquences d’une violence gore assez terrifiante. Les auteurs y alternent passages obligés un peu mornes et séquences étincelantes d’imagination.
Dans le T5, pour la première fois le jeune surhomme s’ébroue un peu et suit son propre chemin... Qui l’entraîne à l’autre bout de la galaxie dans une rafraîchissante aventure exotique, au cours de laquelle la famille va s’agrandir.
Sans redéfinir le genre, voilà une série agréable qui offre quelques surprises et prend de l’ampleur au fur et à mesure que s’empilent les épisodes.
Vlad Bapoum