Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité

• Donc un mage est forcé de mettre cette ses talents au service d'un royaume ou bien il est hors-la-loi, c'est bien ça ?


• Exactement, oui. Ceux qui refusent cette loi sont des parias, des fugitifs qui sont sans cesse traqués par l'ordre.

Jean-Luc Istin sous les éditions Soleil est de retour avec l'introduction d'une nouvelle branche familiale avec Mages, tome 1 : Aldoran, dans le gigantesque univers des Terres d'Arran qui vient en parallèle se greffer autour d'une saga de bande dessinée très prolifiques avec Elfes, Nains et Orcs & Gobelins. Une épopée d'héroïc fantasy enrichissante, synthétisée par des tomes indépendants dans lesquels l'on découvre à travers 4 tomes, l'ensemble des branches magiques avec les quatre voies : l'élémentalisme, la nécromancie, la magie runique et la magie alchimique. Les deux voies directes et les deux voies indirectes. Une nouvelle entrée en scène durant laquelle l'on explore les bases du fondement politique des Mages, qui depuis le génocide des elfes rouges d'Orobarian par le Mage Slovtan, se sont retrouvés sous la coupelle d'une loi proclamée lors du Concile des Cents, où il fut déclaré que la magie aux seules mains des Mages est beaucoup trop dangereuse. Un nouveau fondement du pouvoir magique fut promulguer à travers une loi exhortant les Mages à se recenser et à travailler pour les seigneurs auxquels ils sont préalablement attribués. En découle la création de l'ordre des ombres avec des hauts maîtres Mages, surnommés les Connétables, mises en place afin d'assurer la stabilité de cette loi.

Mages : Aldoran, est une bande dessinée intéressante pour l'apport enrichissant (mais incomplet) qu'il apporte autour de la branche magique, mais qui s'avère bien trop sage. Étonnamment, l'utilisation de la magie est moindre ! Pour un premier tome censé faire de nouveaux adeptes, il est difficile d'imaginer un récit peut démonstratif à travers des péripéties bâclées. Nous sommes censés suivre la voie '' Élémentalisme '', et pourtant après lecture de ce premier volume, je suis incapable de préciser la particularité de cette magie. Les retournements narratifs sont appréciables, bien qu'étonnants, avec un premier héros : " Aldoran ", qui n'est finalement qu'une entité énigmatique jusqu'à la révélation finale. Nos deux sympathiques personnages principaux avec la jeune bergère rêvant d'aventures, " Shannon ", accompagnée du vieux et massif guerrier amnésique, " Tyrom ", offre un duo dramatique attachant dont on se demande tout de même la pertinence en tant que première introduction dans le domaine de la magie puisque étant tout deux ''novices'' en la matière. Les antagonistes incarnés par le roi Gerald du royaume de Koromore accompagné de son Mage : Ravenfield, amènent une menace satisfaisante offrant une approche intéressante auprès de la relation entre un seigneur et son Mage. On regrettera un manque démonstratif dans l'utilisation des sorts magiques de la part de Ravenfield.

Les dessins de Kyko Duarte imprégnés par les couleurs de J. Nanjan sont superbes ! De belles vignettes savamment entretenues par des illustrations magnifiques proposant des décors irréprochables avec le château du royaume de Koromore, la tour magique dans les hautes montagnes, et surtout et avant tout la splendide cité libre de Castlelek comprenant des rues pittoresques, des points de vues panoramiques extraordinaires, jusqu'à sa somptueuse maison des archives détenue par Sennrakol, sans oublier sa belle campagne verdoyante avec une marée de papillons. Un paradis terrestre ! Les personnages ont de bonnes bouilles avec des traits amusants allégés en relief, pour des sorts magiques qui manquent d'impact dans les divers plans proposés. En ressort un graphique haut en couleur très appréciable dans sa toile de fond, pour une mise en scène des actions sans grandes surprises.

CONCLUSION : ##

Mages, tome 1 : Aldoran, des éditions Soleil par Jean-Luc Istin, est une nouvelle introduction dans l'univers des Terres d'Arran avec la branche des Mages. Une aventure magique mignonne et attachante avec quelques impacts dramatiques convaincants malgré un manque d'impact évident. En ressort un premier tome bien trop mesuré qui autant dans le fond que la forme propose une base satisfaisante mais qui jamais ne parvient à pleinement enflammer le lecteur. Une entrée en matière convenue !
5,5 que j'arrondis à 6.

Une banalité sympathique : '' peut mieux faire ! ''

À ma famille, ma femme Esther et mes deux filles, Emma et Esther.
Merci encore aux « vrais mages », Jean-Luc Istin, Nanjan et l'équipe magique chez Soleil, abracadabra !
Kyko Duarte