Synthétique vs Predator ?
Changement d'équipe 3 ans après pour lancer de nouvelles aventures dans le monde joyeux et colorés d'Aliens vs. Predator. Au scénario, Christopher Claremont, qui sur ce premier tome, s'oriente vers quelque chose résolument mature, là ou le comics de base ne visait objectivement pas plus haut que l'adolescent amateur du genre. Au dessin, Jackson Guice, qui fait oublier dès les premières planches le malheureux Norwood qui ferait bien de s'inspirer son successeur quand il s'agit de dessiner des silhouettes humaines. Un nouveau duo qui fait mouche dès le premier numéro tant la qualité monte d'un cran. Et c’est la couverture qui pour le coup fait tâche avec son rendu 3D CGI des années 90 bien dégueulasse. Remarquez, on cherchant un peu, on peut y voir une logique avec l'aspect plus futuriste de cette nouvelle série. Ou alors juste se dire que la couverture est dégueux.
Puisqu'on aborde l'univers, l'histoire se passe cette fois dans un titanesque vaisseau spatial, présenté dans une superbe vue d'ensemble dans les premières pages. Le machin en impose, et abrite de nombreux humains, ainsi que des synthétiques, ces cyborgs à l’apparence et au comportement humain. C'est d'ailleurs l'un de ces "robots" qui fait office de protagoniste principale. Caryn Delacroix n’est pas un organisme vivant, elle est pourtant victime de cauchemars récurrents ou un Predator la poursuit pour lui faire la peau. Rêve prémonitoire ? Manipulation de TOY, le super ordinateur central du vaisseau ? Toujours est-il que ce qu'elle craint finit par se matérialiser sous ses yeux.
Un univers plus futuriste ou des thèmes comme les augmentations ou la place des intelligences artificielles à l'apparence tellement humaine dans cette corporation. On sent la peur de l'envahisseur au fil des pages, les humains ayant déjà eu affaire aux xénomorphes dans le passé (ce qui signifierait que c'est une suite au premier comics ?). Beaucoup de dialogues, un poil d'action et deux-trois séquences chocs, mais surtout une base scénaristique qui ne demande qu'à être développer. Car il y a matière à ce niveau-là. Après un premier tome qui démarre tel un diesel, la superbe dernière planche tease sur la suite à venir.