Un comics qui commence sur un pitch très simple, efficace et dans l'ère du temps. On prend des personnages de seconde zone, essentiellement des jeunes, et on les fait s’entre-tuer. Le but du vilain derrière ce carnage organisé: montrer que l'héroïsme dont ils se vantent n'est qu'un vernis, qu'au fond ils ressemblent aux tueurs qu'ils pourchassent. Et en option, comme il s'agit d'Arcade, il cherche aussi à s'amuser regarder le spectacle.
Toutefois la série va bien au-delà de son synopsis et Hopeless écrit avec beaucoup de passions. Là où l'on pourrait se dire que la série va vite tourner à la mêlée générale et à l'action à gogo, il préfère installer un climat délétère de guerre psychologique. Les escarmouches se font de nuit, sans connaître l'agresseur. Des groupes se rassemblent autour d'un feu de camp sans parvenir à fermer l’œil par peur de l'autre assis à côté. Là où l'on pourrait se focaliser sur quelques figures fortes et populaires, Hopeless porte autant d'attention à tous ses personnages et se refuse à en installer un comme figure centrale. Ainsi, à chaque épisode, un acteur du drame en cours se charge de la narration, et souvent cela sublime des scènes moyennes en fournissant au lecteur un prisme d'interprétation.
On a aussi un syndrome Lost avec beaucoup de flashbacks pour mieux cerner les personnages, leurs motivations et leurs liens mutuelles, qui explique certains ressentis entre eux.
Au niveau du dessin, le format Deluxe rend l'ensemble très agréable mais l'intérêt de la série ne réside clairement pas dans le graphisme (qui reste dans les normes).
J'attends maintenant le tome 2 et la fin de la série pour me prononcer sur l'ensemble.