Altaïr est un shonen qui me faisait envie depuis un moment !
Kotono Kato nous emmène ici dans un univers fantastique qui n’est pas sans rappeler l’Empire ottoman et le bassin méditerranéen. Mahmut est un jeune pacha qui va se retrouver impliqué dans des conflits qui pourraient bien plonger l’Empire de Türkiye dans le chaos. Il lui reviendra alors de déjouer les complots les plus terribles. Mais comment faire lorsque ses proches sont impliqués et risquent leur vie ?
Ce premier tome d’Altaïr est assez prometteur. Sans être un coup de cœur, j’ai bien aimé ce shonen, somme toute assez classique, mais avec un point fort : il est très lisible. Les adeptes des shonen auront souvent eu l’occasion de s’en rendre compte : visuellement, il arrive qu’ils soient assez surchargés au détriment de la compréhension. Or ici ce n’était pas du tout le cas. Au contraire, les dessins sont très biens, très nets et même si les personnages ont tendance à se ressembler et à afficher une nonchalance certaine, les décors sont un des points forts de ce manga. Très travaillés, la mangaka a peaufiné jusque dans les moindres détails l’ensemble des paysages, ce qui participe bien à la mise en place du récit.
Celui-ci prend place dans un univers bien construit et cohérent où les similitudes avec notre monde sont nombreuses, tant par la géographie que par l’histoire. L’opposition entre l’Empire de Türkiye et l’Empire Balt-Rhain n’est pas sans rappeler celle de l’Empire ottoman et du Saint Empire. L’utilisation de nombreux termes turcs comme le divan (prononcé diwan), le kubbe alti ou encore le devshirme (devsirme en turc) renforce ces rapprochements. Ainsi, les noms des personnages correspondent eux aussi à leurs fonctions comme par exemple pour le général des poisons, le Pacha Zehir (poison) Zaganos (faucon).
Dans ce premier tome, l’intrigue est très simple : l’opposition entre deux empires avec son lot de conflits, complots et trahisons. La vision est ici très manichéenne : les bons d’un côté (l’Empire de Türkiye) et les mauvais de l’autre (l’Empire de Balt-Rhain). Mais comme il s’agit surtout d’un tome introductif, la mangaka y a intégré de nombreux éléments qui, j’espère, seront développés dans les prochains volumes. Notamment, j’aimerais en apprendre un peu plus sur certains personnages.
Mahmut est un héros classique. Jeune et ambitieux, il est également dévoué à ses amis et cherche à trouver le juste milieu entre ses devoirs politiques et ses sentiments. Accompagné de son aigle royal Iskandar, il n’hésitera pas à se lancer dans les missions les plus périlleuses pour sauver son pays. Personnellement, j’ai surtout apprécié certains personnages secondaires comme Lerederik, une duchesse qui prend très à cœur son rôle de commandante et qui sait déléguer les tâches (les plus ingrates) à son (pauvre) second. De même, Zehir Zaganos, en s’opposant ouvertement à Mahmut, tout en étant dans le même camp, et ce, dès les premières pages, m’a bien plu. Leur relation promet d’être pleine de rebondissements !
Altaïr est un manga prometteur. Si ce premier tome se contente de poser les bases du récit, j’espère que la suite révèlera une intrigue plus complexe et des personnages davantage développés. Shonen classique, espérons qu’il saura se distinguer par son originalité. J’attends de voir avec la suite !