Le début d'un run à l'aura étrange. Au moment où il était publié, il paraissait la référence moderne du héros, promis à devenir culte. Puis One More Day a réduit les efforts de JMS à néant et il a fallu reconstruire entièrement Spidey. Conséquence, force est de constater que ces histoires ne sont pas devenus aussi réputés qu'on aurait pu le penser. Mais je m'égare...
Les deux premiers épisodes sont assez laborieux, on fait de la mise en place pour bien nous situer Peter dans sa vie privée. Au niveau de son identité de héros, Straczynski part dans les révélations chocs. C'est une manière de commencer un run que j'apprécie moyennement.
Au moins, il a le mérité d'introduire un nouveau méchant charismatique à un Spider-Man, chose pourtant compliquée quand on voit la magnifique galerie d'antagonistes qu'il possède déjà. Romita réussit son Morlun, bien inquiétant, menaçant et imposant physiquement. Pour le reste le style dessinateur me déplait pour son retour sur la franchise arachnéenne. Si son coup de crayon magnifiait le DD de Man Without Fear, il s'adapte mal à l'atmosphère lumineuse de ce premier arc.
La seconde partie du volume accélère le rythme et le duel à mort s'engage entre l'araignée et son prédateur. C'est haletant, on a ressent la détresse de notre héros, poussé dans ses derniers retranchements. JMS nous ballade, nous fait douter, et quand vient la dernière heure du héros, il nous sort l'astuce qu'il préparait depuis le début. Très bien pensée dans sa construction, cette entrée en matière a ouvert la voix à un tout nouveau pan de la mythologie arachnéenne en plus de nous donner un premier round culte contre Morlun.
[A noter que le round de 2018, tie-in à Spider-Geddon, a été récompensé aux Eisner Award en tant que meilleur Single Issue, preuve que le méchant inspire]