Eh bien non, malgré tout le mal que j’ai pu en dire, je n’ai pas abandonné Wunderwaffen, la série de bande dessinée uchronique. Il faut dire qu’elle a beau être truffée de défauts, d’un point de vue d’historien, elle dépote quand même pas mal. D’ailleurs, ce septième tome, intitulé Amerika Bomber, comporte une gigantesque bataille aéronavale sur près des deux-tiers de sa longueur.


En fait, je commence à croire que la démesure de l’action et des événements est un indice sur une partie de l’intrigue. Je veux dire, si ce tome était une partie de jeux de rôles, 80% des jets de dés seraient des réussites critiques ou des échecs critiques.


Les attaques sur les avions touchent presque systématiquement les cockpits, les rares pilotes qui peuvent sauter en parachute voient ce dernier se mettre en torche, se font découper par une hélice en perdition, voire se font bouffer par un orque qui défonce le cockpit à coup de tête. Je n’exagère pas.


S’il n’y a pas dans cette histoire quelqu’un qui, consciemment ou non, manipule les probabilités, je serais très surpris. Et très déçu, sans doute aussi.


Pour le reste, on commence à voir poindre des choses, même si le mystère reste entier sur le phénomène baptisé « Thor » par les Nazis. Ledit phénomène, qui avait éparpillé façon puzzle les forces alliées lors de Overlord, fait une nouvelle apparition pour contrer l’opération amphibie anglo-française contre la base de Nouvelle-Souabe.


C’est un peu tout le souci que j’ai avec cette série: sans même parler de mon historien intérieur qui se tape la tête contre les parois capitonnées de sa cellule, les côtés enthousiasmants de l’intrigue (gros avions bizarres, théories fumeuses de l’Ahnenerbe) sont contrebalancés par une intrigue qui louvoie lentement, comme un convoi naval qui se serait perdu dans le brouillard de ses propres chaudières.


Si je constate avec plaisir que le trait de Maza s’améliore avec les tomes – j’en avais déjà parlé pour USA über Alles – je persiste à penser que le scénario de Richard D. Nolane mériterait d’avancer plus vite. Je ne voudrais pas accuser l’auteur de tirer à la ligne, mais sept tomes pour en arriver à un point où on n’en sait guère plus qu’au début, ça commence à faire long.


Je reste néanmoins sur l’impression que, dans son ensemble, Wunderwaffen est une série plaisante.

SGallay
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le 30 juin 2015

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