Anita Conti, Catel et Bocquet, Casterman
Anita Conti (1899-1997), surnommée "La dame de mer" fut relieuse d’art, puis océanographe, la première française, pionnière de la lutte pour la préservation des océans. Elle fut également autrice, journaliste, photographe et voyageuse infatigable qui selon son expression faisait du "bateau-stop" sans difficulté tant elle était respectée par les marins. Beaucoup moins connue que Charcot, Cousteau ou Victor, elle a cependant été leur équivalente dans l’étude des océans.
J’avoue à ma grande honte que je ne connaissais d’elle que son nom. Il faut donc rendre grâce au duo Catel Muller aux dessins et José-Louis Bocquet au scénario de remettre en avant cette femme extra-ordinaire à la vie remplie, aventureuse, militante pour l’écologie. Je retrouve comme dans les autres biographies qu’ils ont fabriquées ensemble (Kiki de Montparnasse, Joséphine Baker, Olympe de Gouges et Alice Guy), une vivacité, une énergie folle, une volonté peut-être inconsciente (pour l’époque, de la part d’Anita Conti) -et consciente de la part des auteurs- de montrer qu’une femme sait faire autant qu’un homme qui semblent coller avec le caractère d’Anita Conti.
Le scénario est chronologique et c’est la bonne idée car la vie d’Anita Conti fut tellement dense qu’on pourrait s’y perdre. Elle est toujours en partance sur un bateau, à peine débarquée et lance l’alerte sur la surexploitation des fonds marins bien avant tout le monde. Elle décide de ne pas en rester à l’alerte et cherche des moyens de pallier à l’épuisement des ressources. Bref, elle est insatiable. Mais toujours pour protéger les océans.
Le dessin de Catel est en noir et blanc, vif, clair et précis. Il rend hommage à ses sujets en général et à Anita Conti cette fois-ci. A chaque biographie, je (re)découvre une femme parfois connue, parfois moins, mais toujours passionnante et passionnée.