De la poésie autour du souvenir
Sabela est sur les traces de son grand-père, un homme qu’elle n’a pas connu et qui a disparu lors d’un voyage à Cuba. Ses recherches la mènent en Galice, dans un petit village des Pyrénées espagnoles. Elle veut retrouver un vieux compagnon de route de son grand-père. L’accueil des villageois est pour le moins méfiant, voire hostile, mais elle finit par rencontrer Fidel, un vieil homme qui a beaucoup voyagé dans les Caraïbes.
Sabela et Fidel vont nouer une relation d’amitié. L’une trouve du réconfort dans sa vie perturbée, l’autre trouve une oreille attentive à ses aventures passées. La jeune femme croit alors pouvoir trouver des informations importantes dans les souvenirs chauds et salés de Fidel. Mais la mémoire du vieil homme est chahutée. Et le récit de nous emmener dans un univers onirique dans lequel on a des difficultés à démêler le fantasme du réel. Mon faible esprit cartésien s’est vu très déstabilisé dans les méandres des souvenirs qui se délitent.
En revanche, le dessin est d’une grande poésie. La rencontre entre les montagnes espagnoles, théâtre du récit, et l’univers marin nous offre de très jolis passages. Le dessin est dense et craquelé comme le visage du vieux Fidel.
Cet univers de faux-semblants, traduit par un esthétisme fantaisiste, fait tout l’intérêt de cette BD mais constitue également ses limites. Alors si vous êtes prêt à vous perdre pour suivre l’histoire d’une belle rencontre autour du souvenir, je vous conseille Ardalèn.