Après un tome 18 éprouvant mais foutrement efficace, Patrick Sobral revient aux sources avec un nouveau cycle « World Without ». Tout a changé, les personnages, l’univers, l’ambiance. Bref, c’est radical, le ton sombre qui s’était instauré depuis une dizaine de tomes à presque complètement disparu.
Et malgré le respect immense que j’ai envers Patrick Sobral, je trouve que c’est pas du tout ce qu’il fallait faire. J’avais déjà été foutrement déçu par Parodia qui a un humour de gamin (excusez-moi pour ceux qui ont aimés). Et je me réconfortais en me disant que la série originale allait garder ce ton très sombre, très dramatique qui fait, que j’adule cette série. Pour moi les Légendaires, c’est une BD qui a extrêmement évoluée. Pour ceux qui ont lu le tome 10, c’était le choc total. En tout cas pour moi, je m’attendais pas, à ce que l’auteur prenne des choix aussi durs. Mais le résultat était là, c’était magnifique.
Et du coup, bah pour moi, déjà, ce nouveau tome part du mauvais pied. Et c’est également le problème de cette série, c’est que, très généralement, les grosses histoires se font en deux tomes. Et j’ai souvent tendance à être déçu par le premier parce qu’à chaque fois, il expose les enjeux, il met en place les nouvelles intrigues. Et là, ça s’amplifie, parce que Sobral doit expliquer, en quarante-six pages, tout le nouvel univers. Et ça fait qu’on a un enchaînement d’innombrables intrigues qui sont sous exploités. C’est le cas pour Darkhell, pour Shun-Day, pour Tenebris, pour Jadina. Et on ne voit Razzia que deux cases. Et ça fait plus office de figurant qu’on a foutu là plutôt que personnage important. Parce que dans ce tome, Razzia ne sert à rien ! Et c’est très dommage, et c’est surtout la faute au format. C’était un pari trop risqué de recréer tout un univers, de tout changer et d’exposer ce nouvel univers, tout en gardant des intrigues cohérentes sans se foirer. La solution aurait été de retirer des intrigues, mais ça aurait pour conséquences, que certains personnages n’apparaissent pas.
Et voilà donc pourquoi je suis triste, parce que, Sobral s’est foutu dans une impasse. A la fin de tome 18, j’étais surpris, mais Sobral disait qu’il y avait pas à s’en faire, qu’on allait retrouver tous ce qu’on aime dans la série. Oui, on retrouve l’humour génial, oui, on retrouve nos personnages, le dessin style manga que je trouve magnifique. Mais y a pas d’âme. A la limite, j’aurai préféré quelque chose de sombre mais de cohérent, plutôt que ce tome drôle mais dont le scénario est très survolé. Y a qu’à voir comment Artémus engage Danael et Shimy dans son équipe, c’est… bâclé.
Et voyez-vous, c’est pour moi le problème du quarante-six pages, c’est qu’il faut aller très vite, où s’autoriser à ne faire qu’une intrigue. Et c’est ça que j’aimais dans les Légendaires, c’est que Sobral prenait le temps d’instaurer ses intrigues, il prenait le temps et en même temps, les personnages évoluaient. Mais là, y a presque rien. Et j’ai très peur que ce déclin continu. Parce que entre Parodia qui semble avoir pris le dessus sur Origine dans la vitesse de création, j’ai l’impression que Sobral a abandonné l’aspect sombre et dramatique qui collait parfaitement à l’univers.
Donc, j’attends… encore un an, je vais attendre de voir ce qui se prépare. Je vais encore attendre en espérant ne pas être déçu. Mais là… c’est le cas.

James-Betaman
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le 26 oct. 2016

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