Rentrer à la maison

Il est vrai que j'ai une relation particulière avec l'auteur de ce manga, Naoki Urasawa, qui fut un des premiers, dans mes jeunes années, à me montrer une autre facette de la bande dessinée Japonaise.

Plutôt biberonné au Dragon Ball, Kenshin le Vagabon, Ken le Survivant, c'est au détour d'un rayon de médiathèque que j'avais découvert 20th Century Boys. Peut être le premier manga se déroulant dans le monde réel pour ma part. J'avais dévoré les premier tomes de son épopée rapidement mais mon jeune âge m'empechait d'apprécier l'oeuvre comme il se devait. Quelques années plus tard, une fois adulte et dans des études de langue et de civilisation, j'ai décidé de reprendre depuis le début l'histoire de cette bande d'enfant rêvant de sauver le monde au fond d'un terrain vague. Quelle claque ! J'ai plus tard enchaîné avec Monster que j'avais bien aimé même si on s'éloigner des sujets qu'aborde généralement Urasawa ( l'intergenerationnel, l'adolescence, l'idéalisme, la fatalité )

Encore quelques années plus tard et ayant abandonné l'univers du manga, j'ai replongé dedans par le biais de Vinland Saga et de ma lecture de Kingdom. En discutant avec le vendeur du magasin et lui partageant mon attrait pour l'oeuvre d'Urasawa, il me conseilla Asadora du même gars. L'appelation " Feuilleton " m'a un peu refroidis mais en feuilletant quelques pages, j'ai eu ce sentiment de madeleine de Proust en reconaissant les traits et les dessins de l'auteur. Je partis donc chez moi avec le premier tome d'Asadora sous le bras.

Asa est un personnage très attachant et ne va pas s'en rappeler les rôles féminins que le Studio Ghibli propose dans ses oeuvres. La relation entre la petite fille et son ravisseur va évoluer d'une façon naturelle et non caricaturale comme je le craignais et puis evidemment... on retrouve les thèmes et ce souffle que j'avais eu dans 20th century Boys. Pourtant, je m'attendais à une histoire un peu plate voir téléphoné au fil des pages mais le twist de la fin m'a vraiment permis de trouver les ingrédients qui me faisaient tant apprécier les ouvrages d'Urasawa et surtout les continuer.

Une histoire qui semble légère aux premiers abords mais qui se construit en même temps qu'elle pose de nouvelles questions. Une intégration d'élément " fantastique " faîtes de manière subtile et élégante, comme une toile de fond qui va devenir le premier plan. Ne vous laissez pas avoir par l'appellation " Feuilleton " car il semblerait que ce soit le vent d'une belle aventure qui fasse gonfler les voiles du récit d'Asadora