"Every Battle is a statement"

#1-6
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur cette relance d'Astonishing X-Men. La plus simple étant que Marvel m'a surpris...
J'avais condamné ce titre à son annonce. Reprise du nom d'une ongoing à l'heure de gloire révolue depuis longtemps, une énième équipe x-men dans un Résurrexion sympathique mais ne brillant pas par sa qualité, un Charles Soule à l'écriture qui a été jusqu'ici davantage synonyme de mauvaises lectures que de bonnes me concernant (tout au plus son Daredevil m'a plu).

Et à l'arrivée, on a un arc qui change énormément de choses chez les x-men. Ce "Life of X", écho au malheureux Death of X - coécrit par le même Soule - ramène contre tout attente et sans promo excessif, l'un des plus grands personnages des x-men. Mais surtout il a de l'ambition. Il y a très, très longtemps que je n'avais pas vu une ongoing avec une telle ambition d'entrée. Et pourtant ce n'est pas un event, et ça, ça fait vraiment du bien, comme une sensation d'air frais dans la politique éditoriale de Marvel.

Le concept? Un arc qui part à mille à l'heure dans un premier épisode qui n'est ni excellent ni médiocre, surtout direct. Soule va droit au but. Les psychiques mineurs étaient attaqués. Mais le mal qui les agressait à décider de passer à une proie plus attrayante. Psylocke tombe au sol et lance un appel au secours avant de sombrer... entraînée sur le plan astral par son adversaire.

Une équipe complètement what the fuck rapplique. Ce ne sont pas les meilleures x-men, mais ils ont répondu à l'appel. Ils sauvent Psylock qui était passée en mode marionnette et ravageait Londres. Elle leur explique la situation : il faut retourner dans le plan astral pour y défier Le roi d'ombre avant qu'il ne s'en échappe et étende sa toile psychique sur le monde.

On est donc parti pour 5 épisodes avec cette situation explosive. D'un côté les x-men dans le plan astral qui pataugent dans les illusions de Farouk. De l'autre ceux restés dans le monde réel pour sécuriser la zone à Londres. Dans les deux cas, les situations étant liées, les événements tournent rapidement à la catastrophe et on passe en mode crise.

Au dessin, Marvel jouit de son énorme réservoir de dessinateurs et en propose un différent par épisode. Les styles varient considérablement mais je dois dire que j'ai énormément apprécié les épisodes de Cheug, Deodato et Del Mundo (pourtant très différents mais les trois donnaient une atmosphère qui me plaisait). Les 3 autres dessinateurs (Pacheco, Rosanas, McGuinness) , que j'ai déjà pu apprécier par ailleurs correspondaient moins et se rataient par moment sur des personnages, essentiellement le dernier.

Soule quant à lui n'est pas devenu un génie du jour au lendemain. L'écriture alterne des phases réussies et d'autres plus délicates. Mais on a des bonnes choses. L'épisode centré sur Wolverine m'a happé, et il y avait une vrai force qui s'en dégageait. L'écriture de personnages compliqués comme Archangel ou Fantomex est réussi. Malicia fait un peu l'orphelin de la bande, sans réelle caractérisation.
Par contre l'excellente concept qu'il propose est d'écrire son arc comme une partie d'échecs entre le roi d'ombre et le protagoniste principal de la série. Chaque épisode est un mouvement de pièce et nos héros sont tout à la fois les troupes et les enjeux de chaque affrontement.
Après ce Life of X, la partie n'est pas terminée. Notre joueur a finalement retrouvé le monde réel mais ce n'était que la première manche. La seconde s'annonce tout aussi palpitante dans une Londres prête à s'embraser...