J'ai une relation très particulière avec IR$. Découvert en bibliothèque, avec un diptyque initial pas des plus intéressants, la suite de la série m'avait vraiment emballé. Et Gloria... cette trouvaille magique d'une voix au téléphone, initiallement seule fenêtre offerte par le scénariste sur la vrai identité de notre héros, son seul secret. Au tome 8, conclusion d'un diptyque magistral, nous découvrions enfin la vérité. Larry retrouvait sa Gloria, en vérité Kate, le chevalier blanc avait délivré sa princesse.
Mais IR$ n'a jamais prétendu être un conte de fée. S'en suit 4 albums douloureux, car on y assiste à une fracture entre notre héros et nous lecteurs - en tout cas me concernant. Larry, tu avais tout, elle était là, prête à vivre sa vie avec toi. Et d'appels ratés en rendez-vous manqués, tu l'as laissé tombé, rechuté à nouveau. Tu as fui dans ton travail, car la femme fatale innaccessible de ton adolescence était désormais tout à toi. Pourtant tu ne nous as jamais trompé. Tu n'as jamais prétendu être un héros de Van Hamme - un Thorgal ou un Largo Winch au grand coeur qui toujours font les choix justes. Non tu es bien un héros de Desberg, passionné, consummé par son obsenssion. Et tu ne feras jamais rien que suivre ton chemin, sans te soucier des autres, sans te soucier de ce que tu détruis au passage, sans même te soucier de ton propre bonheur - concept envolé il y a bien longtemps quand tu as découvert la face sombre de ton père. Le Scorpion a perdu Méjaï, toi Larry tu as perdu Gloria. Là voilà partie ta belle Gloria, dans la drogue, dans les mêmes affaires louches à la Clinton, loin des projecteurs. Et puis les rochers. Elle s'écrase et atteint bien le paradis qu'elle avait toujours promis à d'autres.
Larry avait retrouvé Gloria au tome 8. Dès lors la série devait se réinventer, se reconstruire autrement, penser différement son approche du héros. S'en est suivi une période de transition qui s'achève ici, dans un diptyque réussi mais toujours éprouvant à lire. Car moi je voulais y croire au conte de fée...