Critique de B'TX par Tinou
Il n’y a pas que Saint Seiya dans la carrière de Masami Kurumada. Il y a aussi ce très sympathique B’t X, un shōnen touchant de naïveté dans son premier degré et sa façon de défendre certaines...
Par
le 21 août 2023
Le parcours initiatique, l'esprit de sacrifice, le groupe improbable épris de justice en rebellion contre "l'empire du mal", les montures inspirées de la mythologie. Qu'est-ce que j'oublie ? Ah oui les duels perdus d'avance contre des adversaires tellement puissants que leurs défaites finales n'en seront que plus jouissives.
Si cela rappelle Saint Seiya comme tant d'autre Shonen, le sujet inital n'a que peu de rapport direct avec ce dernier. Ici il est question d'un scientifique au génie précoce qui est enlevé par une organisation mystérieuse aux desseins funestes. Son jeune frère va tenter 16 tomes durant de le rejoindre. La Mechanicae Imperium a mis au point des montures robotiques inspirées des mythologies. On commence enfin à voir avec ce dernier point la transition avec la grande oeuvre de Kurumada qu'est Saint Seiya. Tout ce que j'évoque ci-dessus s'y intègre parfaitement, et c'est peut-être bien cela qui étonne le plus. Est-ce à dire qu'il ne s'agit que d'un bête autoplagiat du même auteur ? Oui... et non... j''y vois plutôt une double interprétation : d'abord l'incapacité de l'auteur à sortir de son style de narration et de sa source d'inspiration première. Heureusement il y excelle même si certains chapitres parallèles sont d'un intérêt moindre (l'under-hell).
Deuxièmement Kurumada (comme d'habitude) démarre avec un concept prometteur mais vague et poussif. C'est fou le nombre de coïncidences heureuses : le héros réveille comme par hasard le B't de Karen (son mentor) qui fait partie des Commandeurs Cardinaux en charge des 4 points d'accès de la Tour Centrale, centre névralgique de la Mechanicae Imperium... ensuite, l'île de Kamui dont sont originaires les deux frères est comme par hasard la solution de l'équation pour détruire Rafaelo. Ah oui Karen s'est enfuie de la Tour Centrale il y a 5 ans et s'est crashée sur l'île de Kamui... ça commence à faire beaucoup, non ?
Pour moi cela laisse entendre que Kurumada ne savait pas où mener son récit après en avoir jeté quelques jalons. Comme le récit patine passablement, l'auteur reprend un schéma qui a fait ses preuves et après quelques tomes pour trouver le ton de son histoire embraye à mi parcours sur la meilleure partie du manga. Cela est brutal et net à la lecture. Le récit prend alors de l'envergure avec l'entrée en scène des Hepta-généraux avec qui les combats deviennent aussi grandioses que lors de la bataille du Sanctuaire. La structure est comparable : un chemin linéaire avec des points d'étape imposés. Des gardiens insurmontables qui ont (souvent) des liens privilégiés avec les assaillants. Leurs techniques sont surprenantes puisqu'on parle de finesses mathématiques, de physique poussée, de concepts scientifiques, de structures musicales, des différentes phases de sommeil, de courants philosophiques, de gemmologie... je ne dis pas que tout est pointu et élitiste, mais j'ai trouvé que Kurumada sur une structure narrative classique (pour lui) avait visiblement voulu sortir du confort et s'était hasardé avec réussite sur un terrain risqué. Franchement je trouve cette seconde partie inventive dans les combats et le dessin gagne en qualité de tome en tome. Idem pour le climax avec l'Empereur et Rafaelo. Kurumada excelle dans les flash back pour humaniser, densifier le passé et les relations entre les différents protagonistes. Dans les derniers tomes, ormis le faux pas commis avec le personnage du Juggler, l'auteur donne de la profondeur aux grands méchants (les jumeaux Misha et Nasha, et l'Empereur) avec leur passé commun pendant la Renaissance Italienne (et le Moyen-Age évoqué à demi mots).
On retrouve donc avec B'tx les mêmes qualités et défauts que son illustre aîné. Trop de similitudes (les battle gear ont de la classe quand même) feront que B'tx restera éternellement dans l'ombre de Saint Seiya. Dommage car il méritait mieux.
Créée
le 11 nov. 2016
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EDIT : je vais remanier cette critique. En gros, les premiers tomes sont passionnants, le premier en particulier, mais vu qu'il y a seize tomes je dirais qu'à partir du huitième les défauts prennent...
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