Les roms ou l’histoire d’un génocide méprisé
Manouches, bohémiens, gitans, tziganes ou romanichels… autant de noms pour désigner des roms qui se retrouvent autour d’une langue, de croyances et d’un mode de vie communs. Accusés de méfaits réels ou de crimes imaginaires, ils partagent une mauvaise réputation et également une histoire méprisée ou inconnue. Comme pour combler cette lacune, « Batchalo » ouvre une lucarne sur leur histoire marquée par la persécution. Les auteurs nous emmènent sur les chemins de l’horreur nazie et nous font découvrir le terrible traitement des roms pendant la seconde guerre mondiale. Une fiction basée sur un génocide dont la mémoire collective peine à se souvenir.
Le récit débute en 1939. La guerre sévit en Europe et dans un petit village de bohème, des enfants ont disparu. Les coupables sont tout trouvés : il ne peut s’agir que de ces tziganes installés de nouveau aux abords du village. Pourtant, eux aussi prétendent que leurs enfants sont introuvables. Joseph, dont le fils compte parmi les disparus, est le seul à les croire innocents. Il décide de s’associer aux tziganes pour retrouver les enfants.
Ensemble ils prennent la route qui est de moins en moins sûre depuis que l’Europe est sous domination nazie. Et rapidement les traces révèlent que les mystérieux kidnappeurs sont des soldats allemands. Joseph et ses compagnons d’infortune sont très inquiets, mais ils sont encore loin d’imaginer les horreurs que les nazis – au nom de leur théorie sur les espèces inférieures – vont faire subir aux roms, enfants comme adultes.
Le dessin est entièrement réalisé dans un ton sépia qui fait référence bien évidemment à l’idée du passé. Un parti pris et un trait réaliste qui lui confèrent aussi beaucoup de caractère et d’émotion.
En résumé, une BD forte et utile.
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