A power... It woke me. It called out for me. And I am resurrected.
Soyons clair, je n'ai rien lu de la série Batman jusqu'à maintenant, et la critique portera exclusivement sur le crossover "The Button", en tout cas pour l'instant. Il s'agit d'une histoire sur 4 épisodes, les épisodes 21 et 22 des séries Flash et Batman. Mon soudain intérêt pour ces deux séries, l'une que j'ai lâché l'autre jamais commencé, s'explique car ce Button a été annoncé comme la suite du one-shot Rebirth de l'année passée, où Geoff Johns plaçait les pions d'une trame narrative qui s'annonce longue dans l'univers DC.
En tout cas, attention SPOILERS, tant vis à vis de ces épisodes que du Rebirth qui les précède (surtout que la vf vient tout juste de commencer ce mois-ci)
Batman #21
I saw.. God
Le dessin est de qualité ce qui fait plaisir, aidé par un coloriste efficace. Du coup le style allie intelligemment les deux univers, celui du Dark Knight et du Flash. Passé les premières pages à l'atmosphère oppressante, porté par la classe incomparable du taciturne Caped Crusader, on plonge dans une scène d'action assez violente, qui fait presque combat de rue tant les deux adversaires s'en mettent sur la gueule. D'un côté notre ami Bruce dont la seule chance se résume à tenir une minutes, de l'autre le retour annoncé par la promo du cross d'un grand méchant DC. C'est franchement prenant, avec du bon suspense accentué par l'effet compte à rebours et un affrontement très viscéral. Si Tom King les écrit toujours ainsi je vais m'empresser de rattraper mon retard.
L'épisode lance à merveille le crossover, rappelant juste assez d'éléments du Rebirth, commençant à ramener Flashpoint sur le devant de la scène avec le passage consacré à la lettre, et surtout fournissant une nouvelle piste à remonter pour l'enquête de nos deux compères, et ce avant que le corps ne refroidisse.
Flash #21
Le changement se montre brusque graphiquement. Au niveau de la colo, j'aurai pu l'aimer dans un autre contexte, mais trop pétillante elle casse l'atmosphère de polar que King avait posé. Au niveau du dessin, les visages sont ratés, trop allongés, les traits trop rigides, presque cubiques.
Au niveau du scénario, le tout devient verbeux et rabâche trop d'éléments du Rebirth. Le meutrier du reverse flash ne sera évidemment pas dévoilé à cet épisode mais j'attendais tout de même qu'un minimum de choses soit dites, or on a pas grand chose à se mettre sous la dent. Toute au plus un cliff qui ne me convainc pas tant que ça, et quelques scènes de l'ancienne continuité entraperçues lors de la traversée de la time-stream.
Batman #22
L'événement du numéro c'est bien sûr la rencontre entre Bruce et son père version Flashpoint (à mon sens l'une des versions les plus passionnantes de Batman, plus cynique, sombre et violente que toutes les autres).
L'intro est bonne et la séparation se montre émouvante, un moment que DC Planet compare logiquement aux retrouvailles entre Wally et Flash, bien que je trouve le degré émotionnel un peu en-dessous. Par ailleurs, dans ce dialogue, on sent les germes de conséquences futures pour Bruce. A suivre dans son ongoing une fois le crossover terminé.
On retrouve un style graphique qui me plait et c'était notamment important pour bien souligner les différences entre les deux Batman.
Au-delà du plaisir de retrouver Flashpoint le temps d'un épisode - même si les guerriers atlantes et amazones ne servent à rien, vraiment histoire de poser un combat quelconque - l'épisode ouvre la porte à la conclusion. La timeline part en vrille, quelqu'un joue avec les univers, joue avec nos héros, et cet être nous balade au grès du vent. Face à lui, un Eobard Thawne que la magie des paradoxes n'a pas encore tué, et il veut défier dieu lui-même. Direction "The Hand of God" pour finir ce nouveau chapitre de l'univers DC!
Sinon je ne savais pas trop où le caser mais le We Rise de Thomas Wayne est épique.
#Flash 22
They took everything from me
Fin de The Button. Les épisodes de Flash n'ont pas eu le beau rôle dans ce crossover, subissant plus que ceux de Batman les impératifs éditoriale, à savoir comme annoncé dès le début de l'opération Rebirth, de ramener l'ancienne continuité sur le devant de la scène. Après Wally, le Reverse Flash, voici venir le tour de Jay Garrick.
En définitif, ce dernier épisode nous ramène, temporellement et spatialement, au début du voyage sans que l'enquête n'ait pu réellement avancer. Comme le dit avec humour, leur suspect numéro s'appelle dieu alors bon courage pour le trouver et l'arrêter.
Au dessin, j'ai pas accroché au style général mais la prestation est sérieuse. Et quelques pages en mettent tout de même plein la vue.
Du côté de Batman, on sent bien que l'émouvante rencontre avec son père l'a éprouvé. Cette histoire vient se rajouter au mystère des 3 jokers auquel Tom King va devoir se confronter un jour ou l'autre.
Le meilleur moment de cette conclusion c'est le teasing de son épilogue. Ces pages très calmes du badge du comédien à la dérive, ce zoom, et l'élément inattendu. Très sincèrement je n'y ai pas compris grand chose, mais c'est terriblement classe. The Doomsday Clock has begun to tick...